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New Talent - Léa Ginterdaele : "Concernant la crise climatique, il est important que s'exprime aussi l'opinion de personnes dont le mode de vie n'est pas parfait"

Vendredi 28 Octobre 2022

New Talent - Léa Ginterdaele :

Léa Ginterdaele, alias Léa Jplf, fait la navette entre Bruxelles et Paris. Elle est créatrice de contenu et influenceuse à plein temps sur des sujets tels que les voyages, le lifestyle et la mode. En octobre de cette année, elle a fait partie des 15 jeunes qui ont pu participer au tout premier Creators for Climate Action Summit organisé par YouTube et TED à Londres. Rencontre.

Vous avez obtenu un diplôme de bachelier en neurosciences cognitives à l'Université de Montréal ? Pourquoi ce choix ?

Au départ, je voulais étudier la médecine. De belles études, que je trouvais prestigieuses. Cependant, avec le temps, j'ai réalisé que ce n'était pas vraiment ma tasse de thé. La psychologie m'intéressait, mais je cherchais un domaine d'étude d'inspiration un peu plus scientifique. J'ai alors fait appel à un conseiller qui m'a aidé à choisir une formation qui me convenait et j'ai trouvé ce programme de trois ans que proposait l'Université de Montréal. 

Ces études vous préparent principalement à une carrière dans la recherche scientifique. C'est assez éloigné de ce que je fais actuellement, mais elles ont façonné ma personnalité. Le contenu que je partage porte entre autres sur le développement personnel, les émotions et le bien-être mental, toutes choses que j'ai apprises là-bas. Je pense que, grâce à mes études, j'ai vraiment pu trouver ma place comme créatrice de contenu. Ça s’applique évidemment à de nombreux domaines, comme le marketing. Peut-être qu'un jour, j'aurai envie de combiner les deux. 

Vous êtes maintenant influenceuse et créatrice de contenu à plein temps. Depuis quand ?

En 2013, alors qu'Instagram n'était alors pas aussi populaire qu'aujourd'hui, j'ai commencé à créer et à partager du contenu, principalement des photos créatives de choses que je trouvais sympas. J'ai pour ainsi dire grandi avec les médias sociaux et très vite, j'ai réuni une communauté de 10.000 personnes. J’avais toutefois peur d’en parler. Il n'y avait pas vraiment beaucoup d'influenceurs actifs à Bruxelles et je n'avais pas envie de me faire taquiner à ce sujet à l'école. 
 
Les années qui ont suivi, j’étais souvent à Paris le week-end pour voir mes amis. C’étaient des créateurs de contenus que j’avais rencontrés en ligne. Le monde des influenceurs était tout de même plus mature à Paris qu’en Belgique. Ce n’est cependant qu’à Montréal, en 2019, que j’ai réalisé que je voulais voir plus grand. Ma communauté avait déjà atteint les 30.000 abonnés et j’ai rejoint une agence de talents basée à Paris pour me représenter et ainsi ne pas perdre le lien avec les gens et les marques en Belgique et France. 
 
En 2020, lors du premier confinement, je suis passée à la vitesse supérieure : j’ai trouvé le temps de poster régulièrement des vidéos sur YouTube, avec un contenu plus créatif. Je me suis ensuite formée à l'entrepreneuriat et à l'innovation. C'est actuellement un job à plein temps, avec de nombreux projets et encore plus d'idées. 

Quelles sont les marques pour lesquelles vous avez déjà travaillé ?

À Montréal, par exemple, j'ai travaillé pour Montréal International afin de promouvoir le fait d’étudier ou de travailler au Canada. J'ai également réalisé des projets pour Vinted, La Redoute, Dell, Zalando, Prime Video, et je suis allée au Festival de Cannes avec Meta et Instagram. Je travaille aussi avec L'Oréal et quelques marques de bijoux comme Tiffany & Co. 
 
J’ai également des projets avec des organisations concernant le bien-être mental par exemple. Je pense qu'il est important de ne pas seulement travailler pour de grandes marques ou organisations, mais aussi de promouvoir des projets plus petits et plus personnels, parfois même pro bono d'ailleurs. Pour les prochaines années, j'aimerais accompagner des annonceurs sur les médias sociaux, le podcasting, la création de contenu, etc. Parler de l’univers du marketing et de la création de contenu sur les médias sociaux est aussi quelque chose qui me passionne. 

Il y a quelques semaines, vous avez participé à Londres au premier Creators for Climate Action Summit. 

YouTube m'a invitée, ainsi que 14 autres créateurs de contenu francophones, à échanger nos points de vue sur la crise climatique et sur la manière dont les créateurs de contenu peuvent apporter leur aide. Parmi eux, on trouvait des gens au profil scientifique qui géraient des chaînes thématiques et engagées, mais YouTube souhaitait également inclure des personnes plus axées lifestyle. 
 
L’idée sous-jacente est simple : ma communauté, qui s'intéresse principalement à des choses comme le lifestyle, la mode et les voyages, ne suit probablement pas la chaîne de Cédric ou de Jan qui aborde et vulgarise la crise climatique d'un point de vue scientifique. Il est important que s’exprime aussi l’opinion de gens dont le mode de vie n’est pas parfait. Si l’on peut compter sur différents créateurs de contenu capables d’influencer positivement les petites et grandes habitudes des autres, sans moralisation ni jugement, on peut avoir un impact plus important. 

Vos parents, Marie-Laure Cliquennois et Gregory Ginterdaele, se sont fait un nom dans la pub. Quelle a été leur influence ?

Quand j'étais jeune, je détestais la publicité. Mes parents étaient et sont passionnés par leur métier. A l'époque ils travaillaient ensemble dans la même agence. Et ils travaillaient très dur. Ce sont des purs-sangs créatifs. Cette créativité ne s’arrêtait pas après leur journée de travail. Elle se terminait à 19h et à 20h, ils venaient me chercher chez l’institutrice maternelle qui s’est occupée de moi jusqu’à mes 12 ans. À table et dans la voiture, ils ne parlaient que publicité et création. Ça m’attristait vraiment quand j’étais enfant. C’est pour ça que j’ai voulu faire des études plus scientifiques. Je n’avais aucune envie de travailler dans l’univers du marketing et de la communication, et regardez-moi maintenant ! 
 
En en parlant encore et encore, ils ont inconsciemment stimulé ma créativité. Aujourd’hui, je suis pire qu’eux ! Mes journées commencent à 9h pour se terminer à 3h du matin. Ils ne m’ont jamais rien imposé, ni suggéré quoi que ce soit, mais ils m’ont donné la liberté de tracer ma propre voie. Il est néanmoins clair et net que c’est d’eux que viennent ma passion et mon métier. Le côté business, je devrai l’apprendre par moi-même (rires).

A découvrir : le compte Instagram et la chaîne YouTube de Léa Ginterdaele.

copyright photo Noémie Kreitlow 

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