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Comment le body shaming s'est invité dans la saga Dove

Mardi 1 Février 2022

Comment le body shaming s'est invité dans la saga Dove

Selon une étude menée fin de l'année dernière par Toluna Start auprès de 1.044 femmes belges (18+), plus de la moitié d'entre elles auraient déjà été victimes de critiques non sollicitées en rapport avec leur aspect physique. C'est ce qu'on appelle le body shaming - un phénomène amplifié par les réseaux sociaux - et c'est l'insight de la dernière campagne Dove, lancée il y a quelques semaines dans notre pays.

Instagram, pour ne citer que lui, est devenu une immense galerie photos où les images photoshopées, les lèvres repulpées et les filtres sont devenus la norme. « Quelle place laissent ces millions de selfies de stars, d'influenceuses et autres personnalités qui font de leur physique leur fond de commerce, au commun des mortels ? », commentait récemment l'autrice d'un article sur le sujet dans le Journal des Femmes. Ajoutant que « le sort réservé aux personnes qui ne correspondent pas à ces canons de beauté truqués a fait naître une inquiétante mise au pilori sur les réseaux sociaux ». 

Selon l'étude menée en Belgique, la critique la plus fréquemment reçue par les femmes concerne leur poids : plus de six sur 10 sont qualifiées de "trop grosses" et presque deux sur 10 de "trop maigres". 25% s'entendent dire qu'elles sont "trop enveloppées". Les femmes doivent aussi supporter de se voir traitées de "trop petites" (15%), parfois leur poitrine est décrite comme "trop grosse" (16%) ou "trop petite" (15%), parfois même on les traite de "trop masculines" (8%)... On note aussi qu'elles expérimentent surtout le body shaming de manière personnelle : la plupart des femmes interrogées déclarent avoir reçu des critiques directes de la part d'un étranger (49 %) quand ce n'est pas de leur famille (47 %) ou de leurs amis et connaissances (56%).

Si ces critiques ayant trait à l'aspect physique touchent toutes les tranches d'âge, ce sont les 18-34 ans qui en sont le plus souvent la cible (70%). Généralement, ces critiques fusent en ligne et sur les réseaux sociaux : pour l'ensemble de la population belge, le pourcentage tourne autour des 15%, mais dans la tranche 18-34, il atteint un quart des femmes interrogées.
D'où la campagne "Dove Body Love", lancée en collaboration avec des influenceurs dont l'aspect physique est fréquemment critiqué sur les réseaux sociaux. Message principal : chaque corps est beau à sa façon et mérite d'être célébré. Outre contribuer à mettre fin à la pratique du body shaming, la campagne a pour objectif de la remplacer par celle du "body love", qui consiste à être fière du corps dont on dispose.
 
En parallèle, Dove introduit une ligne de produits de soins, dont le slogan incite à se montrer douce et gentille avec son propre corps. Une mention "Body Love" est également apposée sur les emballages des produits existants. Par ce biais, Dove souhaite rappeler aux femmes qu'elles devraient pouvoir libérer un peu de temps chaque jour pour prendre soin d'elles-mêmes.

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