Nl

BLUE

Après celle des scientifiques, nous pourrions avoir besoin d'une révolte des CEO, par Wim Vermeulen (Bubka)

Vendredi 29 Septembre 2023

Après celle des scientifiques, nous pourrions avoir besoin d'une révolte des CEO, par Wim Vermeulen (Bubka)

Le récent désaccord entre les dirigeants mondiaux et l'industrie pétrolière concernant l'abandon progressif du pétrole et du gaz est devenu encore plus évident. Cette situation présente des perspectives défavorables pour la COP28 aux Émirats arabes unis.

Lors de la dernière Assemblée Générale des Nations Unies, de profonds désaccords sont apparus entre les dirigeants mondiaux au sujet de la lutte contre le réchauffement de la planète. Le débat central oppose les nations qui soutiennent la poursuite de l'utilisation des combustibles fossiles (les pays pétroliers) et celles qui prônent un arrêt immédiat de ces projets pour le bien du climat (toutes les autres nations).

La principale controverse porte sur l'"élimination progressive" des combustibles fossiles. Dans une lettre, le président français Emmanuel Macron, le kenyan William Ruto et 15 autres dirigeants soulignent que tant que le monde ajoutera du carbone à l'atmosphère, "la nécessité d'une adaptation continue ne cessera jamais. Les coûts augmenteront invariablement et les conséquences se mesureront en vies humaines".

Pendant ce temps, lors du World Petroleum Congress à Calgary, des personnalités du secteur, comme Darren Woods d'ExxonMobil, ont souligné les risques d'une transition trop rapide vers l'abandon des combustibles fossiles et se sont fermement opposés à toute proposition visant à réduire la production de combustibles fossiles avant 2050.

Il semble que la COP28 soit déjà vouée à l'échec, étant donné que toutes les décisions susceptibles d'y être prises doivent faire l'objet d'un consensus. La probabilité que les États producteurs de pétrole (et les grandes compagnies pétrolières) soutiennent l'abandon progressif du pétrole et du gaz est faible, voire inexistante. L'absence de consensus signifie qu'il n'y aura pas d'élimination progressive.

Demandez à n'importe quel climatologue quelles seraient les répercussions d'un échec de la COP, et sa description ressemblera probablement à l'intrigue d'un sinistre film catastrophe.

La question pressante est maintenant de savoir si le monde corporate restera passif. Il semble peu probable que les entreprises et leurs dirigeants aspirent à jouer un rôle dans ce film catastrophe. 

Après la révolte des scientifiques, il est peut-être temps de lancer une révolte des CEO.

Archive / BLUE