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Chat GPT: un an déjà, par Benoît De Nayer (Actito)

Jeudi 30 Novembre 2023

Chat GPT: un an déjà, par Benoît De Nayer (Actito)

Voilà déjà un an qu’entre deux tweets d’Elon annonçant le rachat de Twitter bientôt rebaptisé X, on apprenait le lancement de Chat GPT qui allait révolutionner notre relation avec l’intelligence artificielle. Plutôt que de taper des lignes de code, on peut, grâce à OpenAI, s’adresser directement à la machine à la manière des dialogues de "2001 l’odyssée de l’espace"…

En quelques semaines, plus de 100 millions de personnes se sont abonnées au service. J’en étais et m’en suis donné à cœur joie :  « Hello chat GPT, écris-moi un sonnet en bruxellois, relis le mot d’excuses pour le prof de ma fille, traduis la home page de mon site en latin médiéval… ». 

Depuis, l’enthousiasme est un peu retombé. Je n’ai pas encore trouvé de réelle application professionnelle au bidule. Reconnaissons, que cela reste bluffant de pouvoir créer, dans la dernière itération de Dall-E, une version moderne de la tour de Babel de Breughel en forme de sapin de noël avec de petits atomiums en guise de boules pour ma traditionnelle carte de vœux, mais cela ne fait pas bouillir la marmite.

Chat GPT qui devait remplacer rapidement tous les informaticiens, graphistes, juristes, etc., reste essentiellement un somptueux gadget. Il demeure toujours aussi difficile de trouver un bon développeur, mon graphiste est surbooké et la facture de mon avocat n’a pas baissé.

Mais peut-être est-ce une forme de manipulation machiavélique ? La machine nous maintient peut-être, nous simples mortels, dans la conviction qu’au fond, l’intelligence artificielle ne change rien au fond des choses.

Car, sur le plan de la recherche, on assiste à des développements extraordinaires, à un rythme effréné. Certains affirment même qu’au sein des laboratoires d’OpenAI, l’AGI, l’intelligence artificielle généraliste, comparable à l’intelligence humaine, aurait été atteinte. C’est ce qui aurait justifié le licenciement de Sam Altman il y a quelques jours et sa réinstallation au bout de quelques heures. Le conseil d’administration d’OpenAI craignait, selon cette thèse, que Altman ne mette au second plan la sécurité en faveur des aspects économiques.

C’est probablement ce qu’il y a de plus fascinant ; depuis l’avènement de ChatGPT, on assiste à une compression du temps. Dans cet univers, il se passe plus de choses en quelques mois qu’en 5.000 ans d’histoire humaine. La crise ouverte chez OpenAI et le licenciement / réengagement de Sam Altman est la version accélérée d’une crise qui aurait pris des mois dans une autre entreprise.

Et l’on n’est probablement qu’au début d’un cycle. L’une des craintes de certains experts est que l’intelligence artificielle non contrôlée soit capable de se reprogrammer entièrement en quelques heures, voire quelques minutes, et atteigne ainsi rapidement un niveau bien supérieur à l’intelligence humaine. On parle de « foom » - onomatopée censée évoquer une croissance exponentielle.

Il reste à espérer que cet emballement de l’IA s’inspirera plus du Père Noël que du Grinch.

Sinon, cela risque bien de gâcher les fêtes.

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