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Faire cohabiter transitions numérique et environnementale : un défi contemporain, par Sabrina Bulteau (Sench)

Mardi 30 Avril 2024

Faire cohabiter transitions numérique et environnementale : un défi contemporain, par Sabrina Bulteau (Sench)

Lorsqu'on aborde la cohabitation entre transitions numérique et environnementale, un débat animé s'ensuit. D'un côté, certains voient dans le numérique une solution pour réduire notre empreinte environnementale, tandis que d'autres prônent une sobriété numérique pour préserver la planète. Ces discussions, souvent enflammées, mettent en lumière les enjeux complexes de notre époque. 

La nécessité de clarifier les interactions entre numérique et environnement est aujourd'hui plus urgente que jamais. Les engagements des États en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre soulignent l'importance cruciale de cette articulation. 

Il est impératif d'explorer les voies permettant une cohabitation harmonieuse entre ces deux transitions majeures. 

Quelle est l'empreinte écologique directe du numérique ? 

Selon des études récentes, le secteur numérique produit entre 2% et 4% des gaz à effet de serre mondiaux, soit l’équivalent de la flotte de camions sur la planète au même moment, et plus que l’aviation civile pourtant souvent pointée du doigt. 

De plus, la consommation électrique du secteur représente entre 5% et 8% de la consommation mondiale, plaçant "l'usage du numérique" au rang du troisième plus gros consommateur d'électricité au monde, après la Chine et les États-Unis.

Enfin, les rapports de grandes institutions (ONU, OMS, UE, etc.) permettent de mettre en lumière les pollutions environnementales (sol, air, eau) liées aux déchets électroniques ainsi qu'à l’extraction des matériaux nécessaires à la transition numérique et énergétique.  

Cette consommation devrait croître significativement en raison de l'explosion du volume de données, à moins que des mesures de limitation des usages ne soient mises en place. 

Quels sont les effets positifs du numérique sur l'environnement ?

Des recherches provenant de groupes d'intérêts industriels assurent que le numérique est un puissant levier de décarbonation, indispensable pour sauver le climat. 

Parmi les aspects positifs, notons : 

> Une utilisation plus efficace de l'énergie dans divers secteurs tels que les bâtiments, les transports et l'industrie grâce à l'Internet des objets. 
> Les plateformes numériques facilitent l'intégration des énergies renouvelables dans les réseaux électriques.
> Développement de solutions innovantes dans des domaines tels que la gestion des déchets, la surveillance de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique grâce à l'intelligence artificielle.
> Sensibilisation et éducation des individus sur les enjeux environnementaux, favorisant ainsi l'adoption de comportements plus durables.Cependant, ces bénéfices doivent être pesés attentivement par rapport aux impacts environnementaux globaux du numérique. 

Vers une cohabitation harmonieuse

Le couple numérique et environnement confronte donc deux élans conjoints de nos sociétés modernes courant chacun dans leur couloir, deux "transitions" concomitantes décrites encore trop souvent dans leur silo.

Face à la difficulté de déterminer si oui ou non l'essor de la numérisation entraîne une réduction nette de l'empreinte écologique globale, et face à la nécessité de plus en plus urgente de faire décroître celle-ci, la simple application du principe de précaution conduirait à la conclusion suivante : chaque secteur économique doit travailler à la réduction de son empreinte écologique, sans exception pour le numérique. 

La relation entre transitions numérique et environnementale vous intéresse ? Venez en débattre avec nos experts, David Bol et Steve Tumson, lors de notre Conscious Lunch gratuit du 21 mai. Cet événement est organisé en collaboration avec ID2Green et soutenu par le FEDER.

Rejoignez-nous pour échanger et contribuer à façonner un avenir plus durable pour nos sociétés. Inscriptions ici.

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