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Seen from Space : pub et jeux de hasard, rien ne va plus !

Dimanche 15 Mai 2022

Seen from Space : pub et jeux de hasard, rien ne va plus !

Douche froide gracieusement offerte par le ministre fédéral de la Justice aux opérateurs légaux du secteur : pour combattre l'addiction aux jeux de hasard, commençons par combattre la publicité pour les jeux de hasard, ainsi que leur sponsoring. 

Pour la première, nous avons donc interrogé les trois dernières années de support média dans la catégorie "jeux-loteries". L'ensemble du secteur pesait un peu plus de 61 millions d'euros en valeur brute tarif en 2021, en hausse de 18% par rapport à 2020, qui elle-même avait fait 6% de mieux qu'en 2019 (dans un marché en récession, rappelons-le). Il est intéressant de découvrir deux groupes médias, IPM et DPG, parmi les annonceurs impliqués, l'un pour Unibet, l'autre pour une petite série de marques de paris sportifs liés au foot et au cyclisme. Mais au-delà de cela, on constate aussi que le plus gros acteur de la catégorie est l'Etat fédéral lui-même, à hauteur de 60% sur les trois années considérées. 
Apparemment, le projet d'arrêté royal exempterait justement la Loterie Nationale, à l'exception du produit Scooore!, qui de de toute façon n'avait rien communiqué en offline depuis 2019. Une suppression totale de la publicité dans cette catégorie toucherait en premier lieu l'audio-visuel, dont les différents acteurs sont assez friands. Mais, soyons juste, ce secteur ne constitue pas un contributeur majeur aux revenus des médias. Il est d'ailleurs probable que la mesure serait plus durement ressentie au niveau des clubs sportifs. 

Maintenant ce panorama ne couvre que les investissements offline. Pour l'online, si on se rapporte au baromètre UBA-UMA, la catégorie "jeux-loteries-casinos" avait fortement augmenté sa présence en digital l'année dernière : la part de l'online dans son mix media est en effet passé de 29% en 2020 à 38% en 2021, soit dans les deux cas une allocation bien supérieure aux moyennes du marché.

Évidemment, pour ce qui concerne le digital, on ne dispose pas du détail par marque : impossible donc de savoir si la Loterie Nationale représente un gros acteur dans ce marché (on peut néanmoins le supposer...). 

Rappelons au final que tout ceci ne concerne que les opérateurs légaux. Comme le rappelle les représentants du secteur, les illégaux échapperont de toute façon à l'interdiction. Mais ceci est évidemment une autre histoire.

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