Christina Goosdeel et Joyce Poelmans (Publicis Groupe) à propos de l'économie des créateurs de contenu

Lors du dernier Lionwise de Publicis Groupe sur le thème "Creativity in the experience economy", Joyce Poelmans et Christina Goosdeel, respectivement Content Lead et Content Strategist, ont proposé une présentation irréprochable et structurée expliquant comment l'économie des créateurs de contenu avait profondément influencé le marketing d'influence. 

Voici leurs observations sur les changements intervenus dans l’univers du marketing d'influence, résumées en 10 points.

D'une approche monocanale à des stratégies multicanales  
Jusqu'il y a peu, les influenceurs ou créateurs de contenu n’étaient actifs que sur un seul canal comme TikTok, Instagram ou leur blog. Aujourd'hui, ils doivent pouvoir maîtriser plusieurs canaux simultanément, et il n'est pas rare qu’ils incluent un e-shop.

Du lifestyle généraliste aux domaines de niche
Les créateurs de contenu sont de plus en plus nombreux à approfondir un sujet et à choisir une niche comme terrain d'action ou de jeu. On ne compte plus les exemples de créateurs de contenu qui se sont érigés en spécialistes du développement durable ou de la diversité.

D’un hobby à un job
L'époque où les annonceurs pouvaient convaincre de bons créateurs de contenu en leur offrant un goodie bagou des cadeaux est révolue. Ce sont maintenant des freelances professionnels qui veulent être rémunérés correctement pour leurs services. 

De promouvoir des marques à devenir soi-même une marque 
Certains influenceurs sont à ce point populaires qu'ils deviennent eux-mêmes une marque et obtiennent une couverture médiatique lors d'autres événements ou sur d’autres plateformes. C'est ce qui est arrivé au créateur de contenu flamand Rob Van Impe, alias Average Rob, que l'on a pu voir sur la scène du dernier Congrès marketing de BAM. 
 
D’une seule compétence à de nombreuses expertises
Les créateurs de contenu doivent constamment se former pour pouvoir maîtriser les technologies et les canaux les plus récents. Les podcasts sont actuellement particulièrement hype. 

D’influenceur à entrepreneur
On reprend ici l’exemple d’Average Rob qui a créé ses propre marque de vêtements Haha et sa bière Tout Bien.

D’un customer journey au commerce social
Les influenceurs peuvent désormais vendre ce qu’ils promeuvent beaucoup plus rapidement à leurs followers, par exemple directement via les stories Instagram, des sales links inclus dans la description de leur vidéo sur YouTube ou des liens cliquables insérés dans leur vidéo.

Des lucky few à un vivier beaucoup plus large
Le marketing d'influence n'est plus réservé aux seuls lucky few. Tout le monde - même de parfaits inconnus - peut désormais revendiquer un domaine inexploité et accéder ainsi à la notoriété. 

Du pouvoir du créateur au pouvoir de la communauté
La cancel culture a également fait son entrée dans le marketing d'influence. Les followers s’expriment de plus en plus pour condamner certaines choses. Gaëlle Garcia Diaz, célèbre influenceuse et ancien mannequin, s'est attirée les foudres de la communauté LGBTQ+ après la diffusion de son "Drag Show". Elle a notamment été accusée d’appropriation culturelle, c’est-à-dire d’usurpation d’une culture qui n'est pas la sienne. 

De la confiance aveugle à la clairvoyance généralisée 
Le public est beaucoup plus au fait des SoMe qu'auparavant et comprendra rapidement qu’un message commercial se cache derrière tel ou tel post ou que des bots sont à la manœuvre.
 
Les spécialistes du contenu de Publicis Groupe ont conclu leur présentation en affirmant que la créativité est la clé de la creator economy. Plus de diversité et moins d'uniformité, plus d'attention portée au bien-être et plus de régulation sont autant d’éléments qu'elles espèrent voir apparaître dans ce secteur au cours des mois et des années à venir. 
 
Pour terminer, elles nous ont également recommandé le podcast "Influenceurs, la fin du Far West ?" de Michèle Warnet.