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Quand avez-vous lu pour la dernière fois quelque chose de vraiment pertinent sur la pub dans la presse B2C ?, par Peter Van Wijnaerde (Springbok)

Samedi 26 Avril 2025

Quand avez-vous lu pour la dernière fois quelque chose de vraiment pertinent sur la pub dans la presse B2C ?, par Peter Van Wijnaerde (Springbok)

Je ne parle pas de règlements européens ni d’influenceurs sous surveillance. Mais bien du métier. Des idées qui naissent. Des slogans qui s’impriment dans la tête. De la publicité comme culture. Comme industrie. Comme miroir. Comme quelque chose qui pique, dérange, émeut.

Ça fait longtemps, non ?

Comme si la pub était devenue sale. Comme si les journalistes s’en méfiaient. Pourtant, c’est elle qui paie une partie du journal. Avec les abonnés. Liberté de la presse ? Sans publicité, soyons honnêtes, elle s’effondre. Et pourtant, les rédactions se taisent. La pub les gêne. La moindre reconnaissance semble suspecte.

Quelque part, le lien s’est rompu.

Et du côté des agences aussi, soyons clairs. L’amour n’y est plus. Les budgets sont ailleurs. Tout coule vers les États-Unis. Vers des systèmes qui mesurent, qui optimisent, qui automatisent. C’est pratique, c’est rapide. Et pourquoi investir encore dans des médias qu’on ne lit même plus ?
Avant, c’était différent. On célébrait la pub. Il y avait des rubriques, des pages, parfois des magazines entiers qui racontaient le métier. Sans complaisance, mais avec intérêt. Et ça comptait. On se sentait vu. On se disait : oui, ce métier est vivant.

Aujourd’hui ? Silence radio.

Et ce silence est dangereux. Parce que la publicité disparaît peu à peu du champ culturel commun. Alors qu’elle devrait être enseignée comme l’est la finance. Un bon entrepreneur doit la sentir, la connaître. Et le citoyen aussi. Une forme de littératie publicitaire est nécessaire. On écrit sur la mode parce qu’on s’habille. Pourquoi pas sur la pub, puisqu’on consomme ?

La pub est devenue complexe. Elle mérite qu’on ouvre la boîte noire. Qu’on explique. Qu’on rende visible ce qui influence nos choix. Peut-être qu’avec un peu plus de compréhension, certaines arnaques Facebook passeraient moins facilement.

Chers médias,

Et si on reprenait le fil ? Si on se reparlait, vraiment ? Aujourd’hui, agences et rédactions s’ignorent. Elles ne s’opposent même plus. Elles s’évitent.

Je ne demande pas plus d’espaces pubs. Je demande de la curiosité. Des pages, des podcasts, des chroniques. Sur le métier, sur ceux qui le font, sur les idées, les ratés, la beauté du geste.

​Rendez à la pub sa place. Pas seulement pour elle. Mais pour tout ce qu’elle peut encore nous apprendre.

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