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Le CSA estime que les GAFAN doivent contribuer à la sortie de crise

Dimanche 10 Mai 2020

Le CSA estime que les GAFAN doivent contribuer à la sortie de crise

Karim Ibourki, Président du CSA : « La crise fait ressortir avec une acuité toute particulière le déséquilibre qui existe en matière de moyens, de revenus publicitaires et de régulation entre nos médias "nationaux" et de proximité par rapport aux GAFAN. Il est grand temps de faire un rééquilibrage régulatoire et économique et de faire contribuer ces géants à la sortie de crise. »
 
Cette réflexion est alimentée par un rapport très complet du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel à propos de l'impact de la crise sur les services audiovisuels francophones, partant d'une enquête auprès des radios et des télévisions, mais aussi de certains vloggeurs et des Web TV actives en Fédération Wallonie-Bruxelles. L'objectif étant d’alimenter les réflexions des autorités belges et européennes.
 
Il ressort notamment qu'un quart des répondants, tous médias confondus, déclare avoir eu recours au chômage technique ou économique pour une partie de son personnel, et ce principalement en raison du plongeon des investissements publicitaires : le rapport du CSA indique une baisse moyenne de 66% du chiffre pour mars et avril, et souligne que les éditeurs craignent un bilan plus grave encore en mai. Il ajoute que cette diminution des revenus cause des problèmes de trésorerie pour 25% des répondants, les contraignant à s’endetter pour honorer leurs frais récurrents.
 
Le média audiovisuel le plus impacté est la radio avec pour toutes celles en réseau, une baisse des rentrées variant de 50% à 80% pour les plus petits acteurs. Le rapport rappelle que cette crise survient alors que le secteur est en pleine transition numérique (DAB+) : 45% des répondants prévoient des difficultés de financement pour l'opérer.
 
Au niveau de la télévision et plus précisément des chaînes généralistes linéaires, le CSA pointe des diminutions moyennes de 27,5% en mars et 57,5% en avril.
 
Les motifs expliquant ces chutes de revenus sont aussi détaillés dans le rapport du point de vue des répondants. Ceux-ci évoquent notamment la fermeture des magasins qui entrainent une limitation des communications commerciales pour certains produits essentiels, la situation financière critique des annonceurs, l'annulation des événements, le report du lancement de nouveaux produits, l'impossibilité logistique de produire des spots pubs, ou encore la suppression d'annonces non-adaptées à la situation et la modification de la programmation des médias qui entraine l'arrêt de certains partenariats commerciaux…

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