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YouTube à nouveau sous le feu des critiques pour son ciblage problématique

Vendredi 1 Septembre 2023

YouTube à nouveau sous le feu des critiques pour son ciblage problématique

C’est une affaire qui tient la presse - américaine surtout - en haleine depuis quelques semaines et dont s’est évidemment emparée des associations comme le VAB (l’équivalent américain de VIA).

Alors que Google a déjà remboursé certains annonceurs avant les vacances d'été à la suite de preuves irréfutables de la sous-performance de certaines campagnes TrueView, des recherches menées par l'association Fairplay et l'institut Adalytics soulèvent maintenant un autre problème. Selon les résultats de celles-ci, YouTube diffuserait en effet des publicités ciblées pour les adultes dans des vidéos qui sont en fait destinées aux enfants. Et ce bien que la plateforme se soit engagée à ne pas agir de la sorte, et que les annonceurs doivent avoir l'autorisation d'un parent pour cibler les spectateurs de vidéos pour enfants s'ils sont âgés de moins de 13 ans. 

« Les publicités ont été diffusées auprès de différents segments de consommateurs (passionnés d'informatique, fans de moto, investisseurs) », résume The New York Times. « Un rapport de campagne envoyé par Google à Fairplay concernant sa campagne 10 Dollars montre que ces pubs ont été diffusées au total 1.446 fois sur diverses chaînes YouTube pour enfants, telles que Talking Tom et Like Nastya. »

Selon Google, il s'agit d'un malentendu : le rapport reçu par Fairplay serait basé sur des chaînes YouTube avec des vidéos pour enfants et pour adultes. Les publicités auraient donc été diffusées dans des vidéos qui ne sont pas créées spécifiquement pour les enfants, mais qu’il leur arrive de regarder. Fairplay, quant à elle, a demandé à la Commission fédérale du commerce des États-Unis d'enquêter. 

« Éviter les chaînes/contenus pour enfants ne semble possible qu'en faisant appel à des tiers sur YouTube, tels que Channel Factory, alors que Google qualifie ces garanties de qualité de norme », commente Pieter Jadoul, Media Director chez AdSomeNoise. « Il ne s'agit pas de problèmes ponctuels - ce qui serait compréhensible parlant de user generated content -, mais de défaillances systématiques qui remontent à la surface en raison de l'importance croissante accordée au contrôle de la qualité. À l'heure de l'IA, il est surprenant qu’un tel contrôle de base ne puisse pas être automatisé. »

Chez Channel Factory, on souligne qu'avec le DSA, des cas de ce type ne sont plus seulement contraires à l'éthique, mais totalement illégaux : « C'est donc très grave », souligne Fabien Bourgies, Country Manager. « Nous voulons y voir une opportunité de faire comprendre aux annonceurs qu'avec des outils comme les nôtres, ils peuvent bel et bien utiliser des chaînes YouTube de manière sûre et légale, parce que nous n'utilisons pas de données personnelles. Comme nous sommes partenaire officiel de YouTube, nous bénéficions d’un accès exclusif à leur base de données. Notre technologie comprend quel est le contenu de chaque vidéo. Nous pouvons donc d'abord classer chaque chaîne dans plus de 30 catégories IAB, y compris celle des enfants, et lui attribuer un score de suitability. Cela nous permet d'exclure les chaînes non-adéquates, ce qui se traduit par une meilleure performance des campagnes. Elles atteignent le bon groupe-cible dans un contexte approprié. »

Comme si les lacunes des outils de ciblage de Google ne suffisaient pas, une autre enquête d'Adalytics a mis au jour d'éventuelles violations par YouTube du cadre de l’App Tracking Transparency d'Apple. Celui-ci oblige les annonceurs à demander aux utilisateurs leur autorisation pour les suivre. Or, l'enquête d'Adalytics est tombée sur des "identificateurs" qui permettent de suivre les internautes depuis une publicité dans l'app iOS de YouTube jusqu'au site internet d'un annonceur sans avoir obtenu le consentement requis. 
 

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