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Alexis Lebedoff (Facebook) : « Nous voulons donner le pouvoir aux gens de rapprocher le monde via des communautés »

Samedi 16 Décembre 2017

Alexis Lebedoff (Facebook) : « Nous voulons donner le pouvoir aux gens de rapprocher le monde via des communautés »

Country Lead de Facebook Belgium, par communiqué et mail interposés, Alexis Lebedoff revient sur l'actualité du groupe pour l'année écoulée, et répond à la plupart de nos questions (mais pas à toutes).

Une étude récente indique que, entre 2016 et 2017, le temps passé sur Facebook a fortement diminué, de 32’ à 18’. Idem pour le nombre de sessions : de 311 à 173. Confirmez-vous ces chiffres et, le cas échéant, comment expliquez-vous ce phénomène ?

Nous constatons une hausse du nombre d’utilisateurs quotidiens de Facebook par rapport à l’an dernier, aussi en Belgique. Dans notre rapport pour le troisième trimestre, notre CFO David Wehner a indiqué que, comparé à l’année dernière, le nombre d’utilisateurs quotidiens de Facebook avait augmenté de 16% : 1,37 milliard de personnes dans le monde utilisent désormais Facebook au quotidien. A cet égard, il ne faut pas oublier que Facebook rassemble plusieurs applications, parmi lesquelles Instagram, Messenger et WhatsApp, qui ont vu leurs nombres d’utilisateurs augmenter considérablement.

Combien de Belges utilisent Facebook et Instagram actuellement ?

Nous comptons 6,7 millions d’utilisateurs en Belgique, dont 5,9 millions sur l’application mobile. Quelque 5,3 millions de Belges utilisent Facebook quotidiennement, dont 4,7 millions via l’application mobile. Dans le monde, nous comptons 800 millions d’utilisateurs d’Instagram.

Il y a quelque mois, Facebook reformulait sa mission. Pourquoi ?

Notre mission consistait à "permettre aux gens de partager et de rendre le monde plus ouvert et connecté". Mais nous voulons plus, nous ne voulons plus seulement connecter les gens entre eux en ligne. Il est important de donner une voix aux gens, d’exprimer différentes opinions, mais nous devons aussi construire une interface sociale nous permettant de progresser ensemble. Aussi, notre mission consiste-t-elle désormais à "donner le pouvoir aux gens de rapprocher le monde via des communautés".
 
Vous avez récemment mené une campagne dans les journaux belges, notamment, pour lutter contre les fake news, que l’on associe volontiers au nom de Facebook. Cette initiative s’inscrit-elle dans une stratégie plus large pour contrecarrer cette perception négative ? Quels leviers utilisez-vous pour améliorer votre e-reputation ?
 
Facebook prend très au sérieux la diffusion de fausses informations. Notre approche s’articule autour de trois domaines clés. Mis à part nos efforts pour mieux informer les utilisateurs, nous accordons une attention toute particulière à deux autres domaines : la suppression des incitations financières en matière de diffusion de fake news (souvent du spam) et le développement de nouveaux produits permettant de lutter sur Facebook contre la diffusion de ces fausses nouvelles.
 
Cela se traduit notamment par les initiatives suivantes : Un annonceur qui diffuse à plusieurs reprises des messages qui s’avèrent être des fake news ne pourra plus faire de publicité sur Facebook ; la technique du cloaking, qui consiste à rediriger les utilisateurs vers un autre site, n’est plus autorisée - de cette manière, Facebook pourra démasquer plus facilement les fake news ; enfin, il sera également bientôt possible de déterminer si un titre tait certaines informations ou contient des exagérations.
 
Par ailleurs, nous poursuivons nos efforts pour que les utilisateurs puissent plus facilement dénoncer les informations fausses. Le contrôle des articles signalés a des effets, comme on peut le lire ici par exemple. Outre les deux derniers domaines cités, les informations communiquées à nos utilisateurs revêtent une grande importance. Nous considérons aussi comme notre tâche d’aider les gens à détecter et à évaluer eux-mêmes les fausses nouvelles. Mais nous sommes d’avis que, une fois bien informés, les gens sont capables de décider par eux-mêmes à quoi ils peuvent se fier et ce qu’ils peuvent partager. La liste de conseils affichée en haut du fil d’actualité et publiée dans les journaux y contribue.

Comment faites-vous pour que Facebook ait une identité locale, une identité belge ?

D’abord en veillant à la visibilité de Facebook. Nous sommes les yeux et les oreilles de Facebook en Belgique ; nous connaissons le marché et nous parvenons ainsi à dresser des ponts. Je pense qu’il est essentiel de collaborer avec des partenaires locaux, comme Child Focus par exemple, pour protéger les enfants et encourager l’utilisation responsable de notre plateforme. Nous comprenons ce que recherchent les publicitaires en Belgique et quels sont les défis qu’ils doivent relever. Nous essayons de les y aider du mieux que nous pouvons, avec les connaissances et les outils dont dispose Facebook. Par ailleurs, avec les témoignages de réussite, nous voulons montrer comment Facebook en Belgique peut aider les organisations à accroître leur champ d’action et avoir plus d’impact.

Quelles technologies ont permis à Facebook d’accélérer son développement ?

Tout d’abord, le développement extrêmement rapide des outils mobiles sur le marché. Ils ont complètement changé notre manière de découvrir, d’expérimenter et de partager. Près de 90% des utilisateurs de Facebook en Belgique font appel à notre service sur un appareil mobile. Il a fallu des dizaines d’années à la radio pour que les consommateurs embrassent complètement la technologie. Plus de dix ans pour la télévision. Et à peine cinq ans pour que le mobile touche un milliard de personnes. Les marques et les organisations ne peuvent plus se passer de ces dispositifs. Le potentiel est par conséquent énorme. Et cette prise de conscience s’accentue de plus en plus.
 
Ensuite, la vidéo a tout révolutionné. Plus de 100 millions d’heures de vidéos sont regardées chaque jour sur Facebook dans le monde. Sans oublier les Instagram Stories, qui ont immédiatement remporté un vif succès et qui sont regardées par plus de 300 millions de gens chaque jour.

Les PME sont-elles vraiment actives sur Facebook ?

Il ressort de nos chiffres que quelque 81% des utilisateurs de Facebook en Belgique sont liés à une entreprise en Belgique et 81% sont également liés à une entreprise à l’étranger. En ce qui concerne ce dernier point, aucun autre pays européen ne fait mieux. Il faut d’ailleurs souligner que 42% des pages d’entreprise en Belgique sont gérées par des femmes, alors que le rapport hommes-femmes parmi les chefs d’entreprises belges est de 66-34%.
 
Il existe plusieurs exemples d’entreprises qui s’en sorte particulièrement bien. Ainsi, récemment, le bureau malinois Schrijf.be a lancé un service pour répondre aux questions de textes via Facebook Live, afin de pouvoir réduire la distance entre les entreprises et les consommateurs en utilisant une connexion en direct et en recourant intelligemment au rendement d’échelle qu’offre Facebook en leur permettant d’atteindre plusieurs personnes en une fois. On peut également citer le succès mondial de la créatrice de bijoux belge, Emilie Duchêne, et Thea Jewelry. Avec plus de 50.000 fans sur Facebook, elle est parvenue à rassembler une importante communauté de fans.

Les Belges sont-ils autant tournés vers le commerce international ?

Absolument ! Nous avons récemment examiné combien de contacts internationaux les utilisateurs de Facebook avaient en Europe. Les Belges ont en moyenne 46 contacts internationaux. A l’échelle européenne, aucun autre pays ne fait mieux.

Quels défis pensez-vous encore devoir relever côté clients ?

L’adoption du mobile. Bien que de nombreuses entreprises tentent déjà l’expérience, il y a encore, selon moi, de nombreuses possibilités d’amélioration. Les marques et les agences doivent penser "mobile first" en termes de création. Souvent, je vois encore dans la pratique beaucoup trop de campagnes ou de spots publicitaires qui se limitent au "1on1" ou qui sont raccourcis pour les appareils mobiles, alors qu’en fait le mobile exige une approche spécifique et unique. Par exemple un plan vertical plutôt qu’un plan horizontal pour l’enregistrement d’une vidéo. Les changements sont en cours, mais il faudra qu’ils s’accélèrent vu les proportions que prend l’usage des appareils mobiles.

Comment se porte Instagram en Belgique ? Pouvez-vous nous communiquer quelques chiffres à ce niveau ? Comment est-il perçu par les annonceurs ?
 

Nous sommes satisfaits de la croissance enregistrée. Aujourd’hui, Instagram Stories est utilisé chaque jour par plus de 300 millions de personnes dans le monde, à cause de la popularité de la vidéo. De leur côté, les annonceurs considèrent de plus en plus Instagram comme une plateforme qui leur permet d’entrer en relation avec les consommateurs. En ce moment, Intagram compte plus de deux millions d’annonceurs à l’échelle mondiale.
 
Selon les derniers chiffres, les revenus nets d’exploitation trimestriels de Facebook s’élevaient à $4.707 millions, dont l’essentiel provient de la pub. Dans ses dernières prévisions d’investissements, Zenith estime qu’avec Google vous captez plus de 80% des budgets liés au digital. Dans le même temps, le groupe a annoncé que le prix moyen d’une pub sur Facebook, qui a progressé de 33% en un an, allait encore augmenter. Comment justifiez-vous cette hausse ?
 
Sur ce point, je renvoie de nouveau à ce que David Wehner écrit dans son rapport sur le troisième trimestre. La hausse des prix est due en partie au dynamisme des enchères. La demande augmente, alors que l’offre diminue, ce qui encourage la concurrence et influe donc sur les prix. Mais ce qu’il est important de noter ici, c’est que nous faisons sans cesse des améliorations en matière de ciblage et d’optimisation des résultats business. Nous progressons aussi dans le développement de solutions répondant aux besoins concrets des annonceurs. Cela nous permet de générer plus de CPM effectifs et de ROI précieux pour nos clients.

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