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Seen from Space - Réseaux sociaux et messageries : la Belgique a son propre chemin

Dimanche 30 Novembre 2025

Seen from Space - Réseaux sociaux et messageries : la Belgique a son propre chemin

S’appuyant sur des enquêtes internationales, le consultant spécialiste des réseaux sociaux Xavier Degraux pointe une diminution du temps passé sur les plateformes sociales depuis 2022.Le même post sur les tendances des réseaux sociaux épingle une « bascule vers les messageries », dans un contexte où les réseaux deviennent moins sociaux et plus privés (au passage, rappelons que le philosophe allemand Habermas qualifie les réseaux de "semi-privés" : le curseur irait donc un peu plus aujourd’hui vers le "privé"). 

Ces tendances internationales se vérifient-elles en Belgique ? A vrai dire il est difficile d’y répondre. 
La source habituelle utilisée pour estimer le temps passé à consommer les médias sociaux, le Global Web Index (GWI), a fortement modifié son approche en fin d’année 2024, rendant caduque toute comparaison sur ce plan. Les autres données GWI qui permettent la comparaison avec le passé n’indiquent pas en Belgique de rupture majeure dans l’utilisation des plateformes sociales en général et des messageries en particulier. Mais l’historique du GWI en la matière ne permet pas de remonter plus loin que 2020.

Autre source, l’enquête annuelle du Reuters Institute de l’Université d’Oxford donne une vue plus large, que nous avons fait remonter à la situation "pré-pandémie", soit 2018. Ce que cette enquête nous apprend, c’est qu’il y a eu effectivement une progression au fil du temps de l’utilisation des applis de messagerie (WhatsApp et Facebook Messenger principalement) : on est passé de 59% sur base hebdomadaire en 2018 à plus de 77% en 2023, alors que les dernières données de 2025 pointent la pénétration de ces canaux à 73% chez les Belges de 18 ans et plus. 

Pas de croissance générale ces deux dernières années donc, mais un mouvement intéressant où l’on voit les écarts s’amenuiser entre les différents segments de population. Autrement dit : le recours aux messageries est de plus en plus indifférencié, "mainstream". 

Du côté des réseaux sociaux dans leur ensemble (messageries comprises), l’utilisation hebdomadaire nette ne semble pas connaître de réel essoufflement. Mais là aussi, on note un resserrement des écarts entre "light" et "heavy users". 

Bref, si on se réfère aux tendances mondiales et dans la limite de l’information disponible, on ne peut que constater que la Belgique a son propre chemin dans l’utilisation des plateformes sociales. En tout cas, dans l’utilisation vue de manière générale. Ceci n’exclut absolument pas l’usage plus ou moins différenciés de plateformes déterminées : Facebook reste une destination beaucoup plus "mature" en termes d’âge que Snapchat pour donner deux exemples extrêmes. 

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