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Les Influenceurs virtuels, l'avenir du marketing d'influence ?

Jeudi 21 Décembre 2023

Les Influenceurs virtuels, l'avenir du marketing d'influence ?

Une agence espagnole a récemment fait le buzz avec ses deux influenceuses virtuelles, Aitana Lopez et Maia Lima. La première revendique 223.000 followers sur Instagram, la seconde 12.000…

L’agence en question, The Clueless, explique avoir créé ses deux influenceuses pour s’affranchir des influenceurs humains, et revendique des revenus qui peuvent atteindre 10.000€ par mois pour Aitana.

Le développement d’influenceurs créés par les Intelligences Artificielles génératives n’est pas neuf, Favikon qui liste les influenceurs dans plus de 12 pays en répertorie plus de 600, dont la célébrissime Miquela et ses 2,7 millions de followers sur Instagram.

Nous avons discuté de cette tendance avec Thomas Angerer (BeInfluence).

Quelle est votre perception de ces influenceurs virtuels ?

Ils (ou elles) intéressent les gens, parce que c’est nouveau, il y en a beaucoup et cela s’inscrit dans la mouvance de l’Intelligence Artificielle. Je ne suis donc pas surpris par leur succès. Ils ont pour certains des millions d’abonnés, génèrent beaucoup d’engagement, soit deux à trois fois plus que leurs collègues "réels", avec des contenus plutôt cool.

Mais il faut découpler l’intérêt et l’engagement du public pour ces influenceurs de leur efficacité pour effectivement influencer le comportement des gens, ce qui est l’objectif premier du marketing d’influence.

Or, l’impact réel pour les marques, la conversion, est beaucoup plus limitée par rapport à un créateur de contenu réel. Une récente étude pointait que seuls 12% des personnes interrogées faisaient plus confiance à un avatar qu’à un créateur de contenu humain…

Le marketing d’influence est une affaire de relation humaine, de confiance entre personne, c’est ce qui explique la faiblesse des performances de ces influenceurs virtuels. Ils séduisent le public des réseaux sociaux, mais ne sont pas probant d’un point de vue business.

La qualité de ces créatures virtuelles progresse également…

C’est vrai, mais aujourd’hui il est encore relativement facile de faire la différence entre virtuel et réel. Les gens ne s’y trompent pas d’autant que peu de ces influenceurs, ou du moins de leurs créateurs, s’aventurent dans la vidéo et encore moins avec de la voix. Cela viendra probablement. Il faudra alors peut-être imaginer l’utilisation d’une mention dédiée pour éviter la confusion.

Ces influenceurs numériques sont-ils rentables ?

C’est l’autre gros point d’achoppement. Cela coûte une fortune de développer et de faire vivre ces avatars, il faut une véritable équipe de production. Je doute que les quelques milliers d’euros revendiqués par l’agence espagnole lui permettent d’être rentable…

Existe-t-il des exemples en Belgique ?

Pas à ma connaissance. Il en existe quelques-uns en France, marché sur lequel nous sommes également actifs, mais nous ne les utilisons pas. Notre focus reste sur l’humain.

Photo (c) The Clueless

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