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Patrick Van Dijck et Frederik Braem (Brightfish) à propos de l'importance de l'innovation et de la créativité

Mercredi 19 Juillet 2023

Patrick Van Dijck et Frederik Braem (Brightfish) à propos de l'importance de l'innovation et de la créativité

La régie cinéma Brightfish est le représentant officiel des Cannes Lions en Belgique depuis plusieurs années déjà. Son Managing Director, Patrick Van Dijck, et son Creative Director, Frederik Braem, nous expliquent le pourquoi et le comment de ce rôle. 
 
Rappelez-nous tout d’abord pourquoi Brightfish a décidé d'assumer le rôle de représentant officiel des Cannes Lions ?
 

Patrick Van Dijck : Il existe bien sûr un lien historique entre la SAWA, la fédération des régies cinéma, et les Cannes Lions. C’est en effet la SAWA qui en est à l'origine, voici maintenant 70 ans. Mais ce n'est là qu'une petite partie de l'histoire. Je crois vraiment à l'importance de la créativité et de l'innovation. Et cela va au-delà de la publicité. Elles devraient occuper une place plus centrale dans chaque organisation. Que Brightfish contribue à la diffusion de ce message et s’y associe, telle est notre principale motivation.    
 
En quoi consiste exactement votre mission ?
 

Elle est assez large, en réalité. Nous partageons nos best practices, bien entendu, mais chaque représentant met l’accent sur ses propres priorités. Cela va de l’aide à la sélection du jury aux propositions de contenu et de conférenciers, en passant par la mise sur pied des compétitions Young Lions.  
 
Cela doit évidemment constamment évoluer. Nous voudrions par exemple augmenter le nombre de nos participants aux compétitions Young Lions. Cette année, il y avait des teams belges pour les Young Lions Film et Marketers. L'année prochaine, j'aimerais pouvoir en envoyer davantage. Car il n'y a pas que la compétition elle-même, bien sûr. Les participants ont l'occasion d'assister à une semaine de séminaires et de découvrir tous les travaux inscrits. Et cette confrontation avec l'excellence créative est vraiment essentielle.
 
Cette année, les Lions fêtaient leur 70e édition. Qu’est-ce qui a le plus changé ces dernières années selon vous ?

La question est évidemment de savoir si c'est le Festival qui a changé, ou si c'est moi qui ai changé. Les deux, probablement. Auparavant, on y voyait plus d’audace, me semble-t-il. Ou peut-être était-ce moi qui la recherchais davantage.  

Que doivent faire les Lions pour rester pertinents ?

Veiller à ce que les travaux récompensés soient diffusés suffisamment largement. Au sein de l'industrie créative, mais aussi auprès des clients et des annonceurs. Et certainement rendre le Festival aussi accessible et attrayant pour les jeunes que possible.  

Quelles sont les principales tendances que vous avez notées cette année ?

Frederik Braem : Pour moi, l’édition 2023 partait un peu dans tous les sens, tant au niveau de l’ambiance que du contenu. L’intelligence artificielle était évidemment partout, et lors des trois séminaires qui ne traitaient pas de l’IA, on a cependant ri à gorge déployée de cette technologie qui bouleverse tout. Bref, on ne pouvait pas y échapper, mais ce n’était pas non plus bien grave. Elle existe et elle ne fera que s’amplifier, contrairement à presque toutes les tendances à la mode ou hype dont Cannes s’est goulûment abreuvé ces dernières années. Nous ferions donc mieux d’accepter l’IA. Le ton adopté pour l’aborder était d’ailleurs résolument positif. Rassurant aussi. Nous conserverons tous notre job, mais il sera sans doute quelque peu différent. 

Pour le reste, c'était une sorte de mélange de célébrités et cases, mais avec moins d'énergie que d'habitude. Pour moi, tout cela devrait dégager un peu plus de puissance, d’audace, de force. « La créativité changera le monde », crie-t-on sur tous les toits de Cannes depuis des années… À juste titre d'ailleurs. Mais aujourd'hui, alors qu’on en a besoin plus que jamais, l'arc semble moins tendu, et c'est dommage.

Avez-vous épinglé des campagnes qui vous ont inspiré ou ému ?
 

Cette année, c'est la première fois qu’aucun séminaire ne me touche au plus profond de mon âme. Peut-être que la pandémie a anéanti mon sens de l'empathie et que je ne suis plus capable de ressentir les sentiments humains les plus élémentaires, mais c’est ce qui m’a frappé. De plus, les travaux primés étaient souvent un peu moins drôles, moins forts, moins sensationnels que d’habitude. Je n’ai donc pas eu de véritable coup de cœur. Sauf peut-être pour le message du président et CEO de BBDO Worldwide Andrew Robertson, qui affirmait que la pub et, par extension, le monde entier, ont besoin de davantage d’humour. 
 
Quant aux films d’Apple avec le gekko mort (GP Film) et la mère qui court à toute vitesse (Gold dans la même catégorie), je dois reconnaître qu’ils m’ont bien fait rire. 

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