Nl

MEDIA

Metro, requiem, par Bernard Cools (Space)

Lundi 30 Octobre 2023

Metro, requiem, par Bernard Cools (Space)

« Print brands in general do not have an audience problem, they have a business model problem. » Cette phrase du regretté Peter Callius n’a jamais été autant d’actualité qu’avec l’extinction de Metro après une bonne vingtaine d’années d’existence.
 
Ayant sous la main les données d’audience dernière période depuis qu’elles ont été rapportées par le CIM, on peut faire ici l’exercice rare d’étudier un média sur pratiquement l’ensemble de sa durée de vie. Alors, oui l’évolution montre que les meilleures années ont été 2010-2012, période au cours de laquelle la diffusion de Metro fluctuait autour des 250.000 exemplaires, mais on ne peut pas vraiment parler d’un effondrement au cours des dernières années. Le post-Covid ne semblait d’ailleurs pas trop mauvais, principalement pour la version francophone, qui a de tout temps été plus lue et plus partagée.
Le contraste est évident lorsqu’on trace l’historique de la valeur publicitaire MDB. Elle ne démarre qu’en 2003, mais le "prime" a été atteint en 2014, avec près de 61 millions en valeur brute. La tendance, depuis, était assez clairement descendante. Incomplète, 2023 était, après six mois, à moins de la moitié de la valeur moyenne des trois dernières années.
Le souci récurrent de Metro aura touché sa source de revenu unique : la publicité. Quand les journaux payants peuvent jouer sur leur prix de vente en cas de resserrement des recettes pubs (voir ici), Metro n’avait pas cette opportunité.
 
Bref, Peter Callius avait encore une fois raison, lui qui était suédois, pays d’origine du titre Metro. Le même Peter évoquait les « quatre flux d’audience des marques de presse », soit le papier, et les différentes plateformes de consultation digitale. Clairement, le passage du papier aux autres flux ne s’est pas fait assez vite et/ou assez bien. En tout cas pas assez pour la pérennité économique du titre. 

Archive / MEDIA