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Fleur Delanghe : "Les Cannes Lions, c'est du sport de haut niveau. J'ai fait en moyenne 25.000 pas par jour"

Mercredi 19 Juillet 2023

Fleur Delanghe :

Lauréate d’un Gold à l’édition 2023 du StuMPA, Fleur Delanghe (au centre) a eu l’opportunité de se rendre pour la toute première fois aux Cannes Lions, en compagnie de Febe Ampe (à droite), qui a également décroché un Gold à la même compétition et dont vous pourrez également lire l’interview la semaine prochaine, et de Victor Slachmuylders (à gauche), qui pour sa part s’est adjugé un Silver.
 
Comment décririez-vous votre première expérience aux Cannes Lions ?
 

C’était une expérience dingue et épuisante, mais que j’espère pouvoir réitérer.
 
Quelle a été votre première impression en arrivant sur la Croisette et en découvrant le Palais des Festivals ?
 

Le Palais des Festivals est un vrai labyrinthe. Des flèches, des panneaux, des ascenseurs et des escaliers. Je m’y suis souvent perdue.
 
La Croisette m’a semblé surréaliste. À certains endroits, la plage était scindée en tronçons sponsorisés. Nous échangions ce genre de propos absurdes : « À côté de la plage Spotify, il y a une fête Google où se produisent des drag queens mondialement connues. Ensuite, on pourra aller manger des glaces au rosé chez TikTok. »
 
On nous offrait gratuitement des goodie bags, à manger et à boire sur ces plages. À Pinterest Beach, vous pouviez même vous faire tatouer ou poser un piercing gratuitement. Dingue !
 
Quel a été votre programme durant cette semaine ? Qu’y avait-il au menu ?
 

Le festival des Cannes Lions, c’est du sport de haut niveau. J’ai fait en moyenne 25.000 pas par jour… Pendant la journée, nous assistions à des conférences inspirantes qui nous permettaient d’explorer la Croisette, et le soir, c’était la remise des Lions.
 
Il y avait aussi pas mal de choses à faire plus tard dans la soirée. Nous nous couchions toujours un peu trop tard, mais le lendemain, j’étais prête à remettre le couvert.
 
Quel séminaire, quelle présentation, quelle campagne vous a le plus marquée et pourquoi ?
 
"Voice of Creativity: The Musical". C’était une présentation exceptionnelle. Trois Japonais talentueux sont venus parler et chanter la joie de créer à leur manière. Les chansons "enfantines" étaient accompagnées de visuels colorés et d’un spectacle de marionnettes. 
 
Entre les explosions de couleurs s’inséraient des interviews. Ces vidéos traitaient de sujets sérieux, tels que l'égalité et l'expression personnelle. J'ai parfois regardé mon voisin avec un regard du genre "wtf-is-there-going-on-here". C'était génial.
 
Quel est votre coup de cœur créatif ?
 
Difficile de n’en choisir qu’un. Certains travaux m'ont inspirée, d’autres m'ont fait rire et d’autres encore m'ont donné la chair de poule. 
 
La campagne qui me fait encore rire maintenant, c’est "The Heinzjack". Pendant la Coupe du monde de football 2022, Heinz n'était pas sponsor officiel et ne pouvait donc pas faire de pub. Ils ont alors envoyé Thomas Heinz au Qatar. Son nom de famille étant Heinz - comme par hasard -, il s’est transformé en billboard humain. Son travail consistait à faire autant de publicité que possible pour la marque. Il y a une couche de marginalité dans ce case, que je n'ai vue nulle part ailleurs.
 
Si vous deviez ne retenir qu’une seule chose de cette expérience, laquelle serait-ce ?
 

Lors d'une soirée Young Dogs, j'ai croisé de nombreux collègues de TBWA où j’effectue mon stage. Olivier m'a attrapée et m'a interrogée : « Fleur, tu aimerais gagner un Lion ? » J'ai répondu avec enthousiasme : « Oui, de préférence un Grand Prix ». Il m'a alors demandé : « N’est-ce pas l'impact qui importe le plus ? »
 
Olivier avait raison. Une campagne qui porte sur une thématique sociale est souvent récompensée, mais ce n’est pas le prix qui doit vous motiver. Un véritable changement vaut plus qu'un trophée en forme de lion. Je doute qu'il se souvienne de cette conversation, mais moi, je ne l'oublierai jamais.
 
Un dernier mot ?
 

La remise des prix avait toujours lieu le soir. En rêvassant dans mon fauteuil, je me demandais ce qu’on ressent quand on gagne. Avec l’espoir de décrocher un jour un Gold Lion et de le brandir avec fierté. 

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