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CREATIONS

Rire, c'est bon pour la santé, par Frederik Braem (Brightfish)

Mercredi 26 Juillet 2023

Rire, c'est bon pour la santé, par Frederik Braem (Brightfish)

De l’eau a coulé sous les ponts. Alors qu'il y a quelques années - avouons-le -, nous nous étreignons mutuellement, la gorge serrée et des larmes plein les yeux à chaque séminaire consacré au "purpose", cette année, bon sang, nous en avons presque ri. « Ce dont nous n'allons absolument pas (ricanements) parler cette année (grimaces), c'est du purpose ! (éclats de rire) » Et voilà toute la salle qui se tord de rire. Non, bien sûr, on ne s'est pas moqué de la "creativity for good" en tant que telle, mais il faut bien le reconnaître : jusqu’à ce qu’arrive la pandémie, on ne parlait pratiquement que de ça. J'exagère un peu, quoique. "Kumbaya" n'était jamais loin.
 
La creativity for good reste, à juste titre, l'un des principaux points d’ancrage des séminaires de Cannes, mais cette année, il a plutôt été question de la manière de modeler et d’orienter son travail créatif afin d'obtenir des résultats réels et mesurables. Un soulagement. Autre fait remarquable, plusieurs séminaires ont rappelé que, pour atteindre des résultats exceptionnels, l’émotion et l’attention étaient des facteurs clés, avec l'humour en tête de liste.

Lors d'une présentation - assez drôle -, Andrew Robertson, président et CEO de BBDO, nous a appris, sur base de données solides, que l'humour mène à l'efficacité et que cette formule magique est de moins en moins utilisée depuis 2002. (Merci, Al-Qaïda.). Nous avons oublié que le rire est efficace. (By the way, cela vaut aussi pour la fiction. Au cinéma, le nombre de comédies a fortement diminué depuis le 11 septembre, même si l'on constate une légère reprise ces dernières années. Le nouveau film de Jennifer Lawrence, "No Hard Feelings", actuellement dans les salles ? Hilarant !). Il est remarquable de noter que la seule émotion encore plus efficace auprès du public, c’est la "schadenfreude". Si l'on était cynique, on pourrait en tirer certaines conclusions.
 
Dans l'ensemble, les résultats des compétitons cannoises ont clairement donné raison à Robertson : 52% des films primés cette année étaient délibérément drôles. L'an dernier, ce chiffre était de 43%. Vous pourriez vous demander si la comédie est tout simplement plus efficace pour convaincre les membres du jury et si elle n'a en fait pas grand-chose à voir avec le ROI des annonceurs, mais cela nous entraînerait trop loin sur la voie du pessimisme. 
 
Le fait est que les comédies sont à nouveau (légèrement) plus présentes, et c'est assurément bon signe. Tant pour les awards que pour l'impact créatif, et pour ce sentiment général que tout n’est pas à jeter. C'est même précieux, de savoir que l'émotion fonctionne.
 
Ceci dit, aussi bon que fût le séminaire de Robertson, il ne faut pas non plus négliger, concernant les présentations sur l'attention et l'émotion, un séminaire auquel a participé la petite mais puissante régie dont je fais partie. Le lundi matin, qui plus est. 
 
C’est devant un parterre attentif que le professeur Jelle Demanet a parlé de notre concept commun Black Box, une étude de l’impact neurologique sur le public : l’émotion et l’attention, mesurées et analysées pour vous. Que la salle Debussy ait été remplie à plus des trois quarts, un lundi matin de bonne heure, pour un séminaire sans star power gratuite (désolé, Jelle), cela se passe de commentaires. 
 
Annonceurs, créatifs, agences médias, tout le monde a clairement besoin d’attention. Et d’émotion. Chez nous, elles sont au rendez-vous.
 

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