Nl

TECH

Hadi Kamouh, de la réalité au rêve avec Clyde for Men

Jeudi 8 Juin 2023

Hadi Kamouh, de la réalité au rêve avec Clyde for Men

Avec un parcours professionnel entièrement tourné vers la gestion de grandes marques internationales et la montée en gamme de ces marques, Hadi Kamouh a lancé Clyde for Men, une marque de cosmétiques pour hommes. Comment est-il passé de la réalité au rêve et en quoi la technologie l’a aidé ?

Pouvez-vous tout d'abord nous rappeler d'où vient cette marque, Clyde for Men ?

Clyde for Men est un projet que j’avais imaginé lorsque je travaillais chez L’Oréal. J’avais participé au lancement d’une marque de soins pour hommes et je m’étais mis à rêver de lancer ma propre marque. Mais le business plan ne tenait pas la route : à l'époque, début des années 2000, les coûts de distribution et de promotion étaient beaucoup trop importants. J’ai donc mis mon projet au frigo.

Entretemps, après 13 ans chez L’Oréal, je suis parti à Dubaï chez LVMH pour les parfums Christian Dior et revenu à Bruxelles comme Directeur du Club Med dont l’objectif était de monter en gamme. J’ai ensuite rejoint la banque Degroof Petercam au moment de leur fusion avec pour mission d’asseoir cette nouvelle marque. En 2020, après cette incursion dans le monde de la finance, j’ai eu un peu de temps disponible et j’ai ressorti mon projet du frigo.

Le développement de l'e-commerce et des réseaux sociaux avaient changé les paramètres du business plan. La distribution pouvait se faire online et l’apparition des réseaux sociaux réduisait drastiquement les coûts de communication par rapport à mon premier business plan encore basé sur des réseaux physiques de distribution et des médias traditionnels hors de prix.

Les barrières à l’entrée étant tombées, j’ai donc lancé Clyde for Men en septembre 2022 tout en effectuant en parallèle des missions de consultance pour différents clients.
Quel est l’ADN de votre marque ?

Il est basé sur trois éléments-clés : le local, le bio et des produits nativement développés pour les hommes.

Toute l’approche repose sur ces trois facteurs qui sont des tendances fortes sur le marché. En plus, la Belgique dispose d’une très forte expertise en matière de cosmétique, le "made in Belgium" est une référence en la matière. J’ai donc pu faire développer et produire ma gamme en Belgique sans difficulté et évidemment la faire certifier bio.

La magie du digital m’a permis de lancer une marque plutôt haut de gamme sans devoir investir des fortunes.

Pourquoi Clyde ?

Pour Bonnie évidemment ! Je suis un fan de la chanson de Gainsbourg. Au-delà de cela, ‘Clyde’ est un prénom, ce qui facilite l’identification, se prononce aisément, est utilisable tant au nord qu’au sud du pays tout en étant facilement internationalisable, quitte à produire aux USA par exemple pour garder ce cachet local. Mais aujourd’hui, je me concentre sur la Belgique et sur ma gamme homme... sachant que j’ai quand même déposé la marque Bonnie.

Quel est le positionnement de votre marque ?

Plutôt sur le haut de gamme, à hauteur des marques sélectives comme Clarins ou Biotherm. Mes produits sont proposés aux alentours de 30 à 50 euros et disponibles sur mon site mais aussi dans certaines parfumeries, comme Senteurs d’ailleurs à Bruxelles par exemple, et en pharmacie.
Il faut être fou pour concurrencer les mastodontes de la cosmétique, non ?

Peut-être, mais en fait ces grosses structures ont principalement développé des gammes féminines qui représentent encore aujourd’hui le gros du marché. Leurs gammes pour hommes ne sont le plus souvent que des déclinaisons. Même si elles font un virage vers le bio, elles ne peuvent pas changer leurs formules trop vite au risque de perdre leurs clients actuels. Enfin, l’aspect local y est largement absent.

C’est exactement sur ces trois créneaux que je me positionne : des produits pensés pour les hommes, produits localement et certifiés bio, Un nouvel acteur comme moi a beaucoup plus facile à installer une marque avec ces caractéristiques que ces gros paquebots lents à manœuvrer.

Quels sont vos axes de communication ?

Principalement les réseaux sociaux et les relations presse. Côté réseaux sociaux, c’est de l’organique et le recrutement d’influenceurs. Côté relation presse, mon positionnement résonne bien dans les rédactions et j’ai eu de nombreuses publications. Mon passage à l’émission "On n’est pas des pigeons" sur la RTBF par exemple a généré beaucoup de retours positifs... Enfin, les vitrines des 12 points de vente qui distribuent ma gamme font partie intégrante de la communication.

Quelles sont vos ambitions ?

Le marché représente environ 300 millions d’euros en Belgique. Je vise 1% de part de marché. Pour y arriver, je cherche aujourd’hui un(e) commerciale ou une équipe multimarque pour développer mon réseau de points de vente.

Les prochaines étapes ?

A très court terme, je prépare la Fête des pères, le 11 juin, qui est évidemment une opportunité sachant que ce sont souvent les femmes qui achètent pour leur conjoint. Si vous cherchez une idée, n’hésitez pas, visitez mon site !

A plus long terme, je cherche des investisseurs pour assurer le développement de ma gamme.

Aujourd’hui je propose quatre produits : un sérum anti-cernes, un soin visage hydratant apaisant, un soin contour des yeux anti-âge et un soin visage anti-âge. Une gamme moyenne est composée de 10 produits. Il m’en manque donc six dont les formules sont prêtes. Il ne reste qu’à financer la production.

Archive / TECH