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Twipe, une question de personnes

Jeudi 27 Avril 2023

Twipe, une question de personnes

La digitalisation est devenue un facteur déterminant dans la compétition entre les médias d’information. Depuis 2011, Twipe participe activement à la transformation de la presse quotidienne. Le développement de la scale-up originaire de Louvain doit beaucoup au processus de numérisation qu’elle avait réalisé pour le quotidien De Standaard. Cette première initiative avait permis à Twipe de développer la technologie au cœur de sa plateforme. « Nous avons commencé par être un bon partenaire d'innovation pour Corelio », explique Danny Lein, CEO de l'entreprise.

Depuis, Twipe a grandi au point de devenir une référence internationale. En 2021, plus de 90% de son chiffre d'affaires de 4,3 millions d'euros provenait de clients conquis hors de nos frontières. Parmi eux figurent des titres renommés tels que Le Monde et The Daily Telegraph, mais l’univers des magazines est également dans le collimateur de Twipe qui a récemment initié un projet de recherche sur l'Edition Digitale du Futur avec le groupe Roularta.

## Journaux numériques
« Notre technologie vise en premier lieu à convertir le journal papier en format numérique, explique Danny Lein. Aujourd'hui, les gens veulent pouvoir lire leur journal sur des smartphones, des tablettes ou dans une application web.

J'ose dire que pour cette numérisation du journal papier, nous avons probablement développé l'application la plus avancée du marché. »
Un deuxième pilier de l'activité de Twipe concerne le comportement de lecture. « Nous disposons d'une technologie permettant de mesurer sur quels articles les gens passent du temps. Les journaux clients chez nous reçoivent, dès 9h30 du matin, un résumé des articles qui génèrent le plus d'engagement de la part des lecteurs. Nous aidons de cette manière les rédacteurs en chef à effectuer des choix en fonction des intérêts de leur lectorat. Un article important, s’il est moins bien situé, est tout simplement moins lu. Et cette analyse est appréciée. À l'époque du papier, les rédacteurs en chef devaient faire ce choix à l'aveugle. Notre feedback quotidien est devenu indispensable pour de nombreux rédacteurs en chef. »

## En toute autonomie

Twipe, qui a étoffé ses équipes, peut mettre en exergue de beaux résultats financiers : plus de 4 millions d'euros de chiffre d'affaires et des bénéfices en augmentation. « Nous nous efforçons d'étendre progressivement notre position sur le marché de la presse d'information. Pour ce faire, nous privilégions une approche qualitative premium plutôt que le volume. Nous visons les grandes marques et les résultats suivent. »

« Je suis également particulièrement heureux que nous ayons pu réaliser notre croissance sans faire appel à des investisseurs extérieurs, souligne Danny Lein. Cela a été possible parce que nous avons pu bénéficier de subventions et de bourses. Par exemple, nous avons été soutenus à trois reprises par la Digital News Initiative de Google. En outre, le fait d’avoir développé une partie de notre technologie en collaboration avec des clients nous a également aidés. Cela représente également une partie de notre financement. »

Cette année apparaît cependant un peu plus difficile. En raison de l'indexation des salaires. « L'un de nos principaux postes de dépenses augmente de 11%, alors que nous ne pouvons pas répercuter cette hausse sur nos clients internationaux. Nous devons absorber nous-mêmes cette contraction de la marge. Je suis optimiste et nous continuerons à croître, mais cela n’en reste pas moins un coup dur. »

## International

La dimension internationale de Twipe peut à première vue sembler étrange, mais pour Danny Lein, dépasser le cadre de nos frontières est rapidement apparu comme une nécessité. « La Belgique est trop petite pour une plate-forme technologique comme la nôtre, explique-t-il. Le marché est dominé par quelques grands groupes média. Si vous travaillez pour l'un d'eux, il est compliqué d’en même temps travailler pour un autre. C'est pourquoi nous avons commencé à regarder au-delà de la Belgique. D'abord vers les Pays-Bas, chez NRC. Plus tard, la France a suivi et nous sommes devenus actifs en Allemagne, et en Suisse par le biais d'une acquisition. Depuis lors, notre rayon d'action s'est étendu jusqu'aux États-Unis. »

Dans le cadre de cette internationalisation, l'expérience de Danny Lein en tant que consultant pour McKinsey s'est avérée des plus utiles. « Je suis content d’avoir pu l’utiliser, dit-il. Travailler avec une équipe internationale est enrichissant. Nos 42 employés sont originaires de 11 pays. »

## une question de personnes

De quelle manière une PME flamande peut-elle faire la différence ? « Nous ne nous contentons pas d'offrir des logiciels, nous apportons également au marché des informations qui ont un impact sur leur futur. Avec un blog hebdomadaire, des webinaires, des événements... nous sommes sur l'écran radar des décideurs du monde entier. The Economist, par exemple, n'est pas un de nos clients, mais je suis sûr que son PDG lit nos articles sur le blog. »

Six ans se sont écoulés entre le premier contact et le contrat final signé avec Le Monde. C'est une question de professionnalisme, mais aussi de fiabilité. Et de persévérance. « Nous avons choisi de nous positionner en tant que premium. C'est aussi de cette manière que nous avons réussi à convaincre Le Monde. En fin de compte, il ne s'agit pas seulement de technologie. Nous proposons surtout un logiciel en tant que service. Il y a des différences techniques dans la technologie, mais il s'agit essentiellement d'une affaire de personnes. Les gens doivent avant tout opter pour l'équipe Twipe. »

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