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INTELLIGENCE

Seen from Space : légers, mais pas partout aussi légers

Dimanche 5 Février 2023

Seen from Space : légers, mais pas partout aussi légers

L’association de promotion des TV commerciales britanniques Thinkbox vient de publier un "Research Roundup 2022" qui fait le tour de différentes analyses ou problématiques traitées l’an dernier. L’une d’entre elles consistait en une analyse des volumes de vision en TV linéaire. Selon elle, si les déciles moyens inférieurs (percentiles 20-30, 30-40, et 40-50) regardent très peu la télévision, leur comportement de vision des plateformes VOD des broadcasters locaux est bien plus important : la durée de vision de ces spectateurs plutôt light viewers est bien plus importante sur les plateformes BVOD que sur la TV linéaire. Sous-entendu : ce qu’on perd en puissance publicitaire sur ces téléspectateurs fugaces, on peut au moins partiellement le rattraper en considérant le reste de l’offre des TV commerciales britanniques. 

L’analyse n’est malheureusement pas reproductible telle quelle dans notre pays. La raison principale est qu’il n’est pas possible pour le moment d’isoler la vision BVOD ou de caractériser les audiences BVOD par poids de vision : les deux sources potentielles ont chacune leurs limites. On peut par contre analyser la vision par terciles, en constituant trois groupes d’importance égale : les light viewers ou les 33% qui passent le moins de temps devant la TV linéaire, les heavy viewers ou le tiers des plus acharnés, et les medium viewers, les 33% intermédiaires. 
Comme le montrent nos graphiques, les différences en termes de durée de consommation TV sont évidemment énormes. Et même lorsqu’on incorpore les autres usages de l’écran, un light viewer reste un light viewer. Autre usage de l’écran ? C’est sous ce vocable qu’on rassemble la télévision en différé au-delà des 7 jours qui définissent le timeshift viewing, la télévision connectée, l’utilisation du décodeur numérique et d’autres usages de périphériques. On sait toutefois que ce sont les deux premiers usages - TV connectée et fonctionnalité du décodeur - qui prennent la plupart du volume de consommation. Ce sont également les deux agrégats qui contiennent les différentes formes de VOD. Parlant de ce volume, on peut constater une utilisation nettement plus intensive des usages non linéaires de l’écran chez les light viewers, mais aussi chez les "medium". 

Bref, les spectateurs moins assidus restent effectivement moins longtemps devant l’écran, mais leur poids probable dans le volume d’utilisation de la VOD est clairement bien plus lourd que dans celui de la télévision. Sans pouvoir reproduire l’analyse de Thinkbox, un "proxy" sur les données belges en confirme donc globalement la justesse.

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