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Le monde meilleur de Rodney Collins, par Griet Byl (MM)

Dimanche 13 Novembre 2022

Le monde meilleur de Rodney Collins, par Griet Byl (MM)

Dans la semaine qui a suivi le début du COP27 et précédé l’arrivée du 8 milliardième terrien, en collaboration avec MM et The Merode, Air a organisé une soirée-débat sous le thème de la "Truth about a Well World". Au menu, entre autres, une présentation plus qu’intéressante par Rodney Collins, EVP Global Head of Human Sciences chez McCann Worldgroup, sur la signification exacte du "well world", ce monde (meilleur) où il fait bon vivre. 

Dans son exposé, l’anthropologue et stratège culturel a illustré comment les marques et les entreprises peuvent réorganiser leurs efforts pour parvenir à une planète plus saine et plus durable, en se basant principalement sur deux études - "The Truth about Wellness" et "The Truth about Sustainability" - ou deux champs d'action qui ont finalement le même objectif : faire en sorte que les humains et leur planète traversent le chaos du présent aussi bien que possible pour avoir encore un avenir.

Collins a égrené de nombreux chiffres plus que pertinents, illustrant parfaitement les paradoxes et contradictions qui caractérisent les citoyens et consommateurs que nous sommes. Ainsi, 87% des Terriens pensent que la recherche d'un monde meilleur qui accorde plus d’attention au bien-être est notre plus grand défi, mais seuls 26% pensent que les marques s’y consacrent efficacement, alors que 86% attendent pourtant d'elles qu'elles en fassent leur priorité. 

Cette dernière attente est peut-être liée à la faillite de la confiance dans la politique, les médias et les institutions. Ainsi qu’au chaos de l'influence dans nos têtes, comme l'a formulé Collins, se référant aux nombreuses voix - fussent-elles virtuelles ou réelles - qui nous entourent et qui clament toutes avoir raison. Ce qui débouche soit dit en passant sur une polarisation croissante de notre société dont nous sommes de plus en plus conscients : deux tiers des Belges pensent que le monde serait un endroit meilleur si nous abandonnions tous les médias sociaux. Sans passer à l’acte toutefois.

Pour changer la donne et sortir de l’impasse, il faudrait un nouveau narratif, un autre langage. « Nous devons cesser d’utiliser des termes comme "plus" et "moins », a déclaré le trendwatcher Tom Palmaerts (Trendwolves) lors du panel qui a suivi la présentation. « Mieux vaut parler de "différent" et embrasser ce changement, ce qui est tout sauf facile sachant que la nostalgie est actuellement le premier argument de vente. »

Enfin, il convient de signaler un autre paradoxe fondamental et frappant : la définition et l'interprétation de ce que devrait être un monde meilleur sont, pour la plupart d’entre nous, axées sur les individus que nous sommes, tandis qu’un monde meilleur et plus durable nécessiterait avant tout une attention et une action plus collectives, au bien du plus grand nombre. « From selfish care to community giving » a conclu Rodney Collins. Un vrai défi, en effet !

L'intégralité de la conférence "The truth about a Well World" est disponible ici.
 

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