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Et vous ? Vous êtes plutôt Sacrifices et Privations ou Espoir et Créativité ? par Eric Buisseret et Stéphane Hollander (Air)

Vendredi 28 Octobre 2022

Et vous ? Vous êtes plutôt Sacrifices et Privations ou Espoir et Créativité ? par Eric Buisseret et Stéphane Hollander (Air)

Il y a une question qui agite beaucoup notre petite communauté, marketeers et publicitaires confondus. Nous sommes en effet nombreux à répéter inlassablement, telle une prophétie auto-réalisatrice que -nous qui faisons métier de modifier les comportements- nous pouvons contribuer à une accélération de la transition écologique. Nous le pouvons, certes. Mais comment ?  Ici s’opposent régulièrement deux écoles, dont on pourrait caricaturer les positions comme suit :

L’École du Pire 
 
Pour changer les comportements, il faut taper fort et faire flipper tout le monde. Le mur est devant nous et on s’y précipite aveuglément. D’ailleurs les climatologues de l'ONU ont calculé que d’ici 2030, les émissions augmenteront encore de 10,6 %. Autrement dit bonnes gens, ce qui vous guette, c’est la fonte accélérée des glaces, la dilatation thermique, la hausse brutale du niveau des océans, les cyclones violents… Certains mourront submergés ou engloutis, d’autre à cause de la sècheresse. Bref, on est probablement déjà foutu, alors faites au moins l’effort d’éteindre les lumières en sortant.
 
À part quelques rares irréductibles, tout le monde a compris le scénario catastrophe.  En rajouter une couche, ça donne surtout envie de ne rien changer. « Foutu pour foutu, j’achète un SUV et je pars faire du jet ski en avion  avec des potes, on se fera des BBQ plein de bidoche, ça va être fun et après moi les mouches ».
 
L’Ecole du Meilleur 
 
Pour changer les comportements, si on essayait le récit positif ? Attention, il ne s’agit pas de nier l’évidence. Ni de penser que la science résoudra tout dans une utopie du progrès qui a malheureusement montré ses limites. Méfions-nous aussi de nos tentations de publicitaires payés pour raconter le monde un peu plus beau qu’il n’est. 
 
Avec en tête toutes ces précautions, tentons maintenant autre chose. 
 
Remplaçons les "moins" qui nous angoissent par les "plus" qui changent la vie. Moins acheter, c’est être plus libre. Moins de possession, c’est plus de légèreté. Moins prendre sa voiture, c’est marcher davantage ou redécouvrir sa ville en vélo. Plus de trottinette le nez au vent, c’est s’offrir tous les jours et à tout âge un peu des joies de l’enfance. Moins de croissance à tout prix, c’est plus de bien-être et d’épanouissement -cela vient encore d’être démontré en France par la fondation Veblen. Il y a quelque chose d’heureux dans la sobriété, Pierre Rabhi nous le disait déjà en 2010. 
 
Nous avons su créer du désir pour tant de choses superflues.
A nous maintenant de rendre la transition écologique désirable et la sobriété sexy . 

 

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