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SVOD : follow the money, par Griet Byl (MM)

Lundi 18 Juillet 2022

SVOD : follow the money, par Griet Byl (MM)

Alors que nous nous attelons à la rédaction de cet article quelques semaines après les Cannes Lions, Netflix vient d’annoncer qu’il souhaite lancer cet automne un abonnement moins cher grâce à la publicité aux USA, et qu’il s’associera pour ce faire à Microsoft.

Fin juin, pendant le Festival, la rumeur allait bon train et il se disait que Netflix aurait choisi Google ou Comcast. Au-delà du partenaire que la plateforme de streaming a choisi, son objectif à long terme est clair : « Nous voulons offrir un plus grand choix aux consommateurs et proposer aux annonceurs une plateforme qui mette mieux leur marque en valeur que la télévision linéaire », indiquait le CEO Ted Sarandos, par ailleurs élu Entertainment Person of the Year par les organisateurs, pendant son interview particulièrement poussée avec la journaliste américaine Kara Swisher.

En filigrane, la principale motivation de Netflix (et Cie) pour développer un modèle publicitaire est évidemment l’argent. « Je ne suis pas surpris que certains de nos partenaires SVOD se lancent dans le business de la pub – après tout, c’est là qu’est l’argent », affirmait pour sa part Jeff Shell, le CEO de NBCUniversal, filiale de Comcast, lors d’une autre interview à Cannes. 

Aussi compréhensible que ce soit, il s’agit d’un changement de cap radical pour les services de streaming. À Cannes, Sarandos n’a pas vraiment voulu dire si Netflix allait, à terme, développer sa propre branche dédiée à la publicité. « Cela se pourrait si la pub devait gagner à ce point en importance que nous voudrions la contrôler », a-t-il dit sans en faire une priorité.

Selon lui, le contenu reste en effet la préoccupation principale d’un service de streaming et il veut continuer à placer la barre particulièrement haut. « Ce qu’il y a de bien avec le contenu, c’est que les gens ont une relation directe avec lui. Votre émission préférée a énormément de valeur à vos yeux, il est donc important que vous sachiez bien la réaliser. Nous avons 20 types de contenu et chaque mois, le téléspectateur moyen en regarde six. Ça fait beaucoup de contenu. Ce n’est pas une question de volume, mais de variété. » Les actualités et le sport en direct ne feraient toutefois pas partie des projets. 

Son collègue Shell chez NBCUniversal a relevé l’évolution de la consommation télévisuelle, qui passe du linéaire au non-linéaire, et la nécessité pour une entreprise audiovisuelle de la gérer de manière agnostique, y compris sur le plan commercial. 

Maintenant que la guerre du streaming entre dans la phase suivante, il semblerait que davantage de collaborations entre les plateformes soient non seulement de l’ordre du possible, mais qu’elles deviennent nécessaires, que ce soit par le biais d’accords publicitaires, de futures offres groupées ou de fusions.

En tout cas, ça promet d’être passionnant...
 

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