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CREATIONS

Saatchi & Saatchi New Creators' Showcase

Mercredi 13 Juillet 2022

Saatchi & Saatchi New Creators' Showcase

Dans la matinée de l'avant-dernier jour des Cannes Lions, les fervents amateurs de l'annuel Saatchi & Saatchi New Creators' Showcase faisaient sagement la queue sur les marches du Palais des Festivals.

À partir de 10h30, leur patience fut récompensée par une série d'exemples d'une maîtrise exceptionnelle de l'art de la réalisation, du montage, de l'interprétation ou de l'animation. Chacun accompagné d'une musique qui leur resterait dans les oreilles. Cette année, l'ensemble de la sélection provenait de Grande-Bretagne.
"Heart Failure", Will Wightman
Cette comédie musicale donne immédiatement le ton, avec une scène de sexe endiablée sur fond de musique ardente. Nous suivons l'histoire d'amour de Frank qui semble très prometteuse au début mais qui, malgré tous ses efforts, se termine par une rupture. Une mini-comédie musicale pleine d'émotion et de scènes hilarantes, réalisée par un groupe d'étudiants de Cornwall, en pleine pandémie. Leur objectif : oublier le temps d'un instant le coronavirus. Mission accomplie.
"Hope", Molly Burdett
Un portrait tendre de jeunes gens et de leurs émotions en dents de scie, entre solitude et amitié. Avec Molly Windsor, lauréate d'un BAFTA, dans un rôle bouleversant, et Robbie Ryon, nominé aux Oscars, derrière la caméra.
"The Ministry", Regina Sepp
Est-ce un spot TV ou un clip musical ? Mandatée par The Ministry, Regina Sepp a imaginé ce film astucieux sur la monotonie d'un espace de coworking. Sepp est une réalisatrice autodidacte issue du monde de la mode, qui travaille notamment pour Adidas, Marie Jo et Calvin Klein. Elle réalise des films commerciaux et créatifs, avec une touche artistique.
"Pile", Toby Auberg
Ce film d'animation numérique vous propose un voyage dans le temps et la technologie. Nous commençons tout en bas, dans une ferme rurale au niveau de la mer, et tout au long de ce plan-séquence de 3,5 minutes, nous remontons vers le haut, de l'agriculture à l'industrie, de la paix à la violence, au stress et à la criminalité, de l'humain au robot, de l'ancien au nouveau, du simple au compliqué. Nous terminons aujourd'hui. Quelle sera la suite ?
"Enter the Jungle", Chirolles Khalil
Cette promotion partiellement autobiographique du single "Enter the Jungle" de Tokio Myers montre le jeune pianiste et producteur hésitant entre sa passion pour la musique et ses attentes sociales. Il s'amuse volontiers avec ses amis, savoure sa première cigarette et aime faire du sport, mais rien ne peut rivaliser avec la création musicale. Avec un montage de différents moments de sa vie, il explique : nous ne sommes pas toujours le produit de notre environnement, nous pouvons aussi réellement devenir qui nous voulons être.
"Sad Night Dynamite", Edie Lawrence
Nous connaissons tous les joyeuses et sympathiques animations de personnages en plasticine de Aardman. Ce que cette réalisatrice présente avec de la pâte à modeler, c'est un autre genre de storytelling, mais tout aussi divertissant. Edie a elle-même façonné les personnages, filmé, monté et réalisé cet exploit toute seule. Elle a ainsi créé un monde cocasse, parfois morbide. On voit également qu'elle s'est beaucoup amusée à le faire.
"Punch Drunk", Larry Ketang & Liam White
On se prend un fameux coup de poing en voyant ce court-métrage. Un homme boit un café dans un café de Marseille. Un inconnu lui adresse la parole. Au cours de la conversation, il semble que le hasard veuille qu'ils aient beaucoup de choses en commun. Jusqu'à ce qu'on comprenne le fin mot de l'histoire. Ce bijou dramatique est aussi brillant que simple. Un seul acteur (deux, à la fin) au talent exceptionnel, un seul lieu, le tout en un seul plan et un excellent scénario. À voir !
"Permutation City"
Le parkour comme vous ne l'aviez jamais vu ! Ce court-métrage expérimental hyperactif a été en partie réalisé à l'aide de l'intelligence artificielle. L'I.A. a sélectionné de nombreuses images de parkour qui se ressemblent : les mêmes acrobaties ou les mêmes positions du corps. Un travail de bénédictin que les ordinateurs peuvent effectuer au moins aussi bien, mais surtout beaucoup plus rapidement. La musique hypnotique est particulièrement bien choisie.
"Point and Kill", Ebeneza Blanche
Pour le clip du morceau groovy et élastique 'Point and Kill' de la rappeuse et chanteuse Little Simz, le réalisateur Ebeneza Blanche s'est plongé dans la société nigériane. Simz est ainsi retournée à Lagos, la capitale, où elle a passé son enfance. Ce film au réalisme magique est une ode à la culture africaine et un mélange de comédie et de critique de la politique. Un jeu d'acteur et des images magnifiques, un vrai régal.
"Soft Animals", Renee Zhan
Sans les images, on dirait une conversation ordinaire, parfois gênante, entre deux ex-amants qui tombent par hasard l'un sur l'autre dans une gare. Les images picturales animées, sauvages et étourdissantes, vous entraînent dans un monde turbulent de sexe et une montagne russe d'émotions, où les corps nus se transforment en vagues écumantes ou en monstres effrayants. Il semble que la relation ait été orageuse.

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