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INTELLIGENCE

Profacts se penche sur l'e-mobilité

Samedi 18 Septembre 2021

Profacts se penche sur l'e-mobilité

A l'occasion de la Semaine de la mobilité et dans le cadre de son événement annuel "The Future is Now", Profacts a réalisé une série d'études auprès de citoyens, des villes et communes, d'entreprises et de représentants des secteurs de l'énergie et de l'automobile, afin de dresser la carte des attitudes et des comportements de la population belge vis-à-vis de l'e-mobilité. L'objectif était d'obtenir une vision claire des défis auxquels sont confrontés aujourd’hui les différents acteurs concernés. 

Premier enseignement : parmi les Belges qui veulent acheter une nouvelle voiture - bientôt ou dans les deux prochaines années -, un sur deux envisage de passer à l'électrique. Cette volonté semble également être plus forte en Wallonie qu'en Flandre. 

Sans surprise, parmi les obstacles qui empêchent les Belges d'opter en masse pour un véhicule électrique, le prix d’achat reste le frein majeur. « Et il ne s'agit pas seulement de l'achat de la voiture, mais aussi de la traduction de cet achat dans sa facture énergétique », indiquent les auteurs de l’étude. « La recharge, et plus particulièrement la durée et le manque de points de recharge disponibles, semblent être des éléments décisifs. » 

Il ressort également que pour 84% des Belges, le concessionnaire automobile est le partenaire par excellence pour les inciter à passer à l'électrique. Paradoxe : de son point de vue, la conduite électrique n'est pas nécessairement l'avenir, ou du moins pas à court terme, et il pense aussi à d'autres solutions, comme la conduite à l'hydrogène. Profacts indique que six concessionnaires sur 10 déconseillent même la conduite électrique. 

L’institut s’est aussi penché sur le rôle des villes et municipalités dans le passage à l'e-mobilité, rappelant qu’en début d’année, la Belgique ne comptait que 4.000 stations de recharge (vs. 63.000 aux Pays-Bas). Là encore, Profacts pointe un paradoxe. En effet, si 85% des Belges s'attendent à ce qu’elles installent des bornes de recharge dans les lieux publics, plus de 60% des villes et municipalités interrogées n'ont pas fait de ce thème l'une de leurs trois priorités à court terme. 

En ce qui concerne les fournisseurs d'énergie, Profacts considère qu’ils peuvent assumer leur rôle d'expert de manière beaucoup plus adéquate : alors que 80% des Belges s'attendent à recevoir des conseils de leur part, ils auraient peu de connaissances de l'impact des voitures électriques sur la facture d'énergie ou sur le soutien qu'ils peuvent apporter. « Bien que les consommateurs les considèrent comme des experts, ils se tournent souvent vers d'autres parties, comme Fluvius », notent encore les auteurs de l’étude.

Dernier point : les entreprises. Celles-ci semblent tout à fait disposées à suivre la tendance écologique et la conduite électrique.  Cependant, elles se heurtent à d'importants problèmes fiscaux et à un manque de clarté dans ce domaine : « Les employeurs et les salariés s'accordent à dire qu'une communication claire sur les avantages et les inconvénients du budget mobilité et sur ses composants possibles est nécessaire. Aujourd'hui, ceux-ci semblent être insuffisamment connus. Méconnu donc mal-aimé. »

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