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Comment Google veut imposer son News Showcase

Dimanche 4 Octobre 2020

Comment Google veut imposer son News Showcase

Google va proposer un nouveau produit, Google News Showcase, permettant à des éditeurs de presse d'être rémunérés pour des contenus publiés via sa plateforme. Pour le coup, son CEO, Sundar Pichai, se dit prêt à investir $1 milliard dans des partenariats avec des éditeurs à travers le monde « pour créer et sélectionner des contenus de haute qualité ».
 
Le Showcase en question sera constitué d'espaces dédiés permettant aux éditeurs de « mettre en forme » leurs articles afin d'apporter « plus de profondeur et de contexte » grâce à des chronologies, des découpages de présentation, et des articles liés. "D'autres composants comme la vidéo, l'audio, et des résumés quotidiens suivront", a expliqué Sundar Pichai.
 
Google News Showcase sera d'abord disponible sur Google News sur Android, puis sur iOS. A terme, il sera également déployé via Google Search et sur Google Discover. Selon Pichai, Google a déjà signé des accords pour ces nouveaux contenus avec près de 200 éditeurs en Allemagne, au Brésil, en Argentine, au Canada, au Royaume-Uni et en Australie. Le groupe est aussi en train de négocier de tels accords dans d'autres pays, comme la Belgique et les Pays-Bas, dit-on. 
 
Dans un communiqué, l’European Publishers Council a réagi assez froidement à la proposition de Google : « Il est clair que Google ressent la pression de la législation et des mesures gouvernementales conçues pour les amener à la table des négociations" (parlant notamment de la question des droits voisins, ndlr.). En lançant leur propre produit, ils peuvent dicter les termes et conditions, saper la législation conçue pour créer les conditions d'une négociation équitable, tout en affirmant qu'ils contribuent à financer la production de nouvelles. » 
 
Les éditeurs reprochent à Google de vouloir gagner du temps et ne pas négocier de bonne foi. L'entreprise campe sur sa position de vouloir rémunérer uniquement des accords de licences individuels avec les médias, quand les éditeurs exigent aussi un financement global, jugé plus conforme à l'esprit de la loi sur les droits voisins.
 
Les montants en jeu sont également jugés insuffisants par les éditeurs. L'enveloppe annoncée par Google pour les 200 premiers médias partenaires représentent un montant moyen de $5 millions par acteur sur trois ans… Ce qui paraît relativement modeste pour les éditeurs qui attendent au moins plusieurs millions d'euros par an de l’application des droits voisins, voire davantage pour certains.

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