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INTELLIGENCE

Seen from Space : Growing VOD

Vendredi 18 Septembre 2020

Seen from Space : Growing VOD

En cette semaine de lancement de Disney+ et de Streamz et en prolongement des enseignements du CIM Cross Media, il ne fait aucun doute que la VOD a subi une forte progression ces dernières années. Si l'étude CIM TV ne mesure pas exactement la VOD, elle offre quotidiennement les résultats d'un poste appelé CTV+DVB reprenant l'audience réalisée par les TV connectées et les box d'opérateurs lorsqu'elles ne sont pas utilisées pour la TV classique (sauf pour de la vision différée plus de sept jours après diffusion). Ce poste fait partie des OSU (other screen usage) aux côtés des lecteurs (VHS, DVD, Blu-ray), des consoles de jeux et autres périphériques. 
Peu d'activités annexes peuvent représenter des volumes de vision réellement importants, et lorsqu'on observe les chiffres, il semble assez évident que l'essentiel de cette audience correspond à la VOD, montant en puissance à mesure que Netflix prenait de l'ampleur, avec un synchronisme trop parfait pour être le fruit du hasard. Mêmes si ces chiffres ne peuvent représenter qu'une approximation par rapport à la VOD, ils présentent l'immense avantage de montrer une évolution sur le long terme avec une méthodologie pérenne, de la tendance de plus en plus forte à utiliser l'écran de télévision à d'autres fins que les chaînes classiques.

Le temps consacré à ces activités annexes a doublé en cinq ans, et est deux fois plus important dans le Sud que dans le Nord. Même si le volume de vision TV est historiquement plus élevé du côté francophone, ce n'est jamais dans de telles proportions. 

De quels volumes parle-t-on ? En 2020 (semaines 1-36) dans le Nord,  en moyenne journalière, une petite demi-heure pour les enfants et les 55+, et de 35 à 40 minutes chez les 15-54. Dans le Sud, de 50 minutes pour les enfants et les 55+, d'une heure pour les 15-34 ans et de 76 minutes chez les 35-54. 

Si en proportion ce sont les kids et les jeunes adultes qui livrent les chiffres les plus élevés, en volume, ce sont les 35-54 qui sont les plus assidus. Ces chiffres 2020 sont particulièrement élevés, poussés vers le haut par les semaines de confinement, phénomène observé pour la télévision traditionnelle également. Ces occupations annexes représentent actuellement entre 10% (pour les plus âgés) et 40% (pour les 25-34 francophones) de la vision TV totale (Total chaînes + other screen usage). 

Il ne fait aucun doute que Disney+ fera aisément le plein d'abonnés, et Streamz devrait trouver son public également. Reste à savoir comment ces abonnés vont gérer leur temps de vision déjà bien rempli entre la TV traditionnelle, la SVOD (Netflix, Prime...) et la BVOD (Auvio, VRT Nu...). On imagine mal le temps global de vision augmenter (en tout cas de manière conséquente, sauf en cas d'un nouveau lockdown). La question étant dès lors de savoir si l'apparition de ces nouveaux acteurs se fera au détriment de leur concurrents directs ou de la télévision classique. Même si il semble indubitable que la capacité de progression de la VOD n'est pas épuisée, celle-ci n'est a priori pas illimitée non plus, le temps des utilisateurs l'étant et la télévision nationale gardant de sérieux atouts de proximité.

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