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CREATIONS

La sculpture : la B-side d'Inge Van Der Haegen

Vendredi 18 Octobre 2019

La sculpture : la B-side d'Inge Van Der Haegen

Dans cette rubrique, nous mettons à l'honneur des professionnels du secteur qui ont une activité créative à côté de leur job principal. Cette semaine, le consultante marcom Inge Van Der Haegen, qui fut longtemps Account Director chez TBWA et Famous/LG&F, nous parle de sa passion pour la sculpture. 
Quelle est votre B-side ? 

Je fais de la sculpture. Dans ma dernière série d'oeuvres, j'ai exploré la glorification de l'éphémère, notre désir d'adorer, de chérir, d'honorer les morts. Je suis notamment intriguée par la consolation, mais aussi par la tristesse qui émane des reliques. J'aime la sensation tactile que j'éprouve en travaillant avec l'argile et la cire. Mais j'ai également souvent recours aux matières textiles et aux ossements dans mes sculptures. Dernièrement, j'ai découvert le plâtre, un matériau sous-estimé.
Comment l'idée vous est-elle venue ? 

Cela fait déjà 20 ans que je pratique la sculpture. Mes parents ont toujours été des passionnés d'art. Ma mère s'adonne à la peinture et mon père à la gravure. Enfant, je les accompagnais souvent lorsqu'ils visitaient des expositions. Plus tard, j'ai suivi une formation en arts plastiques dans différentes académies. 
 

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
 

Quand on est sculpteur, on a besoin d'un grand atelier où l'on puisse s'en donner à coeur joie, avec beaucoup de lumière, de l'eau, un grand four, un espace de stockage suffisant... Malheureusement, je n'en ai pas. C'est pourquoi je m'inscris chaque année dans une académie d'art, où je trouve l'espace et la liberté pour travailler sur mes projets.Un autre problème est bien sûr mon manque de temps, mais c'est une question de choix. 

En quoi votre métier vous aide-t-il dans votre B-side ?
 

Disons que je tiens à faire une nette séparation entre ma B-side et ma profession. Un account, mais aussi un consultant marcom s'occupe souvent du côté rationnel de la communication : analyses, études, briefings et stratégies pour les clients. J'ai toujours envié secrètement les créatifs. Mon activité de création, exercée en dehors du travail en donnant la priorité à l'intuition et aux émotions, me permet de trouver un juste équilibre. 

En quoi votre B-side vous aide-t-elle dans votre métier ?
 

Quand on travaille pendant des heures avec ses mains sans être dérangé, on atteint spontanément un état de pleine conscience. Je perds alors toute notion du temps et de l'espace, je m'oublie moi-même et tout ce qui se passe autour de moi. Je recharge complètement mes batteries et me sens parfaitement détendue. Je suis aussi capable de relativiser mes problèmes privés et professionnels. 
 

Où peut-on trouver le fruit de votre travail ?
 

Dans le cadre de mon projet de fin d'études à l'Académie d'Anderlecht l'année dernière, on m'a demandé d'exposer mes oeuvres. Après toutes ces années de travail en toute discrétion, j'ai eu l'impression de faire de l'exhibitionnisme. J'ai publié quelques photos en ligne sur mon site web et mon compte Instagram
 

De quoi avez-vous besoin pour booster votre projet ?
 

C'est une passion, pas une activité commerciale, il n'y a donc aucune contrainte. Des périodes plus longues pendant lesquelles me concentrer à 100 % sur mes sculptures m'aideraient bien sûr à approfondir mon travail. J'essaie déjà de libérer au moins un mois pour sculpter entre deux missions de freelance. 
 Et bien sûr, je ne dirais pas non à un don généreux pour pouvoir construire un atelier chez moi... 

A qui souhaitez-vous passer le relais ?
 

Je suis une fan de Jeroen Bostoen. Il peint des oeuvres à la fois poétiques et décalées. 
 

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