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IP-TF1 : If you can't beat them... par Fred Bouchar (MM)

Lundi 24 Juin 2019

IP-TF1 : If you can't beat them... par Fred Bouchar (MM)

Là où tous les regards étaient braqués du côté de DPG Media Advertising ces dernières semaines comme successeur potentiel à Transfer - ce qui, au demeurant, semblait plutôt effrayer les agences médias -, c’est donc avec son concurrent frontal sur le marché français, le groupe RTL, que TF1 a décidé de collaborer en Belgique par un incroyable retournement de situation, digne d’une sitcom. 

Après avoir activé ses réseaux pour contrer les ambitions de RMB, après s’être réjoui du choix initial de Transfer - cette « petite régie » qui aurait un impact plus limité sur le marché pub « sans crainte d’une déstabilisation structurelle » et qui « permettrait de donner le temps au marché de s’adapter » -, après avoir pesé de tout son poids et bataillé ferme avec les équipes commerciales de IP pour barrer la route à TF1 qu'il qualifiait de « prédateur en quête de revenus faciles », Philippe Delusinne a donc fini par ouvrir toute grandes les portes de sa régie à son vieil ami Gilles Pélisson… Une décision que d'aucuns qualifieront d'opportuniste, là où d'autres y verront une fine stratégie, anticipée de longue date : Delusinne ne disait-il pas à l'époque que seules RMB et IP étaient en mesure de garantir la stabilité tarifaire dont le marché avait besoin ? Prophétique ?
 
A quelles conditions IP a-t-elle signé avec TF1 ? On l’ignore évidemment, mais on imagine que le nouveau contrat de régie sera moins "léonin" que celui conclu initialement par Transfer au niveau des recettes garanties. Ce que reconnaît en substance son patron, Michel Dupont, dans les colonnes du Soir, qualifiant la fin de leur collaboration de décision prise d'un commun accord :  « Nous avons doublé le chiffre réalisé par TF1 en Belgique en un an, mais les ambitions de ce dernier étaient plus grandes encore. »
 
Dans un récent Seen from Space, l'agence média confirmait en effet que les investissements sur TF1 avaient progressé de 23% sur les quatre premiers mois de l'année par rapport à la même période en 2018 et qu'ils représentaient désormais 6,5% d’un total en légère diminution. Space ajoutait que le nombre d’annonceurs actifs avait doublé et notait la présence de plus de "grands annonceurs" que l’année passée « mais pour des montants souvent très modestes ». 
 
Et l’agence média de conclure : « On est actuellement loin du tsunami tant redouté, mais TF1 progresse en termes d’investissements, c’est incontestable. » Ce le sera vraisemblablement encore plus dans les prochains mois. 
 
Une chose est sûre, les équipes de Ludovic de Barrau chez IP sauront quoi faire cet été. Espérons pour elles que la canicule ne se prolonge pas…

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