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C'est la faute à Dylan, par Griet Byl (MM)

Dimanche 16 Juin 2019

C'est la faute à Dylan, par Griet Byl (MM)

Avez-vous déjà vu "Doubles Vies" ? D'accord, l'histoire du dernier film réalisé par Olivier Asayas est plutôt mince, mais le cinéaste y fait une analyse finement ironique de notre société capricieuse avec tous ses "first world problems". Mission qu’il accomplit dans un flux de dialogues futés si caractéristiques du cinéma français, comme une partie d’escrime élégante et abstraite à coups de mots, d’idées et de principes, de préférence dans l’un ou l’autre bistro en mangeant le plat du jour ou après un dîner entre amis dans un deux-pièces parisien.
 
Tandis que ses personnages agissent à la légère, le réalisateur aborde un certain nombre de questions d'actualité qui sembleront certainement familières aux lecteurs de notre secteur. Le livre électronique va-t-il enfin percer ? Un éditeur ne ferait-il pas mieux de publier des romans composés de textos, plutôt que de permettre aux auteurs affirmés de pondre des recueils d’autofiction ? Les algorithmes vont-ils bientôt remplacer les critiques de culture ? Les gens lisent-ils plus ou moins depuis l’avènement de l’Internet ? Et ainsi de suite.
 
En parallèle, les boutades fusent de partout. « Il faut que tout change pour que rien ne change »,lâche ainsi Juliette Binoche, en citant l'écrivain italien Giuseppe Tomasi di Lampedusa, auteur du livre "Il Gattopardo". Saviez-vous que la phrase aurait été à l'origine de la réputation réactionnaire du livre et que celui-ci n’a donc pas été immédiatement publié dans l’Italie communiste à la fin des années cinquante. Depuis, c’est chose faite et les quelques mots du duc de Parme ont été prononcés si souvent qu’ils veulent dire tout et n’importe quoi.
 
Quoi qu'il en soit et que l’on le veuille ou non, tout change depuis toujours et continuera de changer. Le monde de l’édition dans le film Asayas et dans la vie réelle. Le climat et l’homme moderne qui le détruit. Les rapports de force politiques et leur impact sur les normes sociétales. L'industrie de la pub et les écosystèmes qui en découlent. Le positionnement de Proximus et son nouveau décodeur qui pense que tout est possible. Les compétitions aux Cannes Lions et, espérons-le, le nombre de lions belges lors du festival. A ce sujet, espérons d’ailleurs un changement radical. Nous vous promettons de vous tenir au courant et, comme nous voulons rester en phase avec l’air du temps, nous ne le ferons plus uniquement via nos canaux traditionnels, mais à partir du 17 juin même via Instagram. Au plaisir de vous y retrouver !

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