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A consommer avant quand ?, par Stephan Salberter (Kersel)

Vendredi 14 Juin 2019

A consommer avant quand ?, par Stephan Salberter (Kersel)

La conversation a eu lieu après la soirée du show 2019 de la Cambre. La nuit était déjà donc bien entamée quand nous nous retrouvâmes en bande autour de la jeune styliste dans la maison de ses parents. C'est alors que celui qui se définit comme un ex publicitaire aujourd'hui copy indépendant au service d'institutions financières me dit : « Les pubards ont une date de péremption. Je crois qu'un créatif doit être jeune, après tu n'as plus de jus ».
 
Et revoilà le vieux sujet de la limite d'âge. 
 
Je me rappelais avoir déjà eu cette conversation il y a longtemps à Cannes avec un patron d'agence : « Si à 50 ans tu n'es pas le boss de ton agence, tu es foutu ». Comme quoi si ce n’est pas à cause d'une montre, le temps qui passe obsède donc tout autant les gens de la com'. Est-ce à force de produire des milliers de 30" que plus le temps d'attention se raccourcit, plus le temps qui passe devient long ? 
 
Alors que la durée de vie s'allonge, que la retraite s'éloigne, nous serions obligés de rengainer et d'être à la retraite dès 50 ans. On croirait presque voir poindre une revendication pour pénibilité du métier.
 
Ou n'est-ce pas plutôt une nouvelle tentative d'opposer les uns aux autres ? Les jeunes et les vieux, les hommes et les femmes, les Belges et les étrangers, les clients et les agences… Des murs entre nous non, des ponts oui.
 
Le premier est certainement celui du lien intergénérationnel. De façon purement opportuniste, nous avons à la fois besoin du pouvoir d'achat des plus de 50 ans et de les attirer en leur promettant la jeunesse éternelle. Qui mieux que les 50+ pour leur parler ?
 
C'est aussi faux de penser que la créativité est l'apanage des jeunes que de penser que tous les jeunes sont des génies en technologie, en coding ou qu'ils sont tous écolos.
 
De nombreux seniors ont démontré leur résilience et leur capacité à se réinventer après un coup dur, comme Sir Martin Sorrell, tandis qu'à 25 ans, certains entrepreneurs disruptifs ont déjà eu à se battre contre l'establishment et gérer leur premier échec… N'est-ce pas Ayoub ?
 
La jeunesse est un état d'esprit, comme la vieillesse d'ailleurs, et les dernières études en neurosciences ont démontré que le cerveau garde toute sa plasticité ; il faut l'entraîner à sortir de sa zone de confort, créer de nouvelles connections, mais il ne perd pas sa capacité à apprendre.
 
Apprenons donc à travailler ensemble toutes générations confondues avec bienveillance.

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