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INTELLIGENCE

Seen from Space : Les paradoxes du smartphone en Flandre (et probablement ailleurs)

Vendredi 8 Mars 2019

Seen from Space : Les paradoxes du smartphone en Flandre (et probablement ailleurs)



L’exploration du Digimeter 2018 nous offre quelques beaux exemples d’une espèce de schizophrénie numérique ambiante. Prenez le smartphone : il affiche une croissance explosive au cours des dernières années. Sa pénétration dépasse maintenant les 80% (pas très éloignée des 77% que pointe l’Establishment Survey du CIM sur la même population) et tend à présent à contaminer les seniors, jusqu’ici plus réticents. Ajoutez-y un attachement énorme : depuis l’édition 2016, le smartphone est l’appareil que les Flamands interrogés considèrent comme le plus indispensable, et l’écart avec le deuxième (l’ordinateur en l’occurrence) s’est encore légèrement creusé en 2018. 

Par ailleurs, entre 2017 et 2018, la proportion de ceux qui déclarent passer au moins 5 heures par jour sur leur smartphone a sensiblement augmenté : 13 à 20% dans l’ensemble de la population, et même 30 à 48% chez les moins de 25 ans ! 

En parallèle, ceux qui disent agir pour gérer leur temps de consommation représentent maintenant pas moins de ¾ des utilisateurs de smartphones, alors qu’ils n’étaient qu’un peu plus d’un sur deux un an auparavant. 

Introduite cette année, la mesure d’un sentiment de dépendance au smartphone est également impressionnante :  cette sensation touche pratiquement un jeune sur deux en-dessous de 35 ans. Et pratiquement une personne sur trois en général. Tout ceci dénote une grande tension, qui ne doit pas être spécifique à la Flandre d’ailleurs. Et pose la question de l’après : combien de temps peut-on continuer à pratiquer de plus en plus une activité dont on dit pourtant qu’elle est trop addictive ? Peut-être ces comportements paradoxaux se résoudront un jour en une "hygiène numérique" dans l’usage du smartphone. Peut-être, mais aujourd’hui nous en sommes encore à la phase schizophrénique.

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