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Why Women : Fight for your rights, par Griet Byl (MM)

Dimanche 17 Février 2019

Why Women : Fight for your rights, par Griet Byl (MM)

Si nous n’avons jamais été des fanatiques d’une quelconque célébrité, nous avons en revanche toujours eu certaines idoles. Depuis que nous avons eu l’honneur et le plaisir d’aller écouter vendredi dernier la soprano américaine Barbara Hendricks, son nom apparaît tout en haut de notre courte liste de personnalités admirées.

Et ce, alors que nous ne l’avons même pas entendu chanter ! En effet, à l’invitation d’UnMISSable, une initiative de Serviceplan qui veut inspirer les femmes en leur faisant connaître d’autres femmes ayant un message enthousiasmant à transmettre, nous avons eu le privilège d’assister à son discours à l’Hôtel de ville de Bruxelles. Hendricks n’est pas seulement une artiste exceptionnelle, mais est aussi, depuis 1987, une ambassadrice itinérante des Nations-Unies qui s’engage pour la cause des réfugiés. Elle est en outre une défenseure passionnée des droits de l’homme. Et de la femme. 

Elle a commencé son discours en affirmant que l’émancipation féminine était avant tout une question de liberté et d’égalité. De tous les individus. Elle touchait ainsi d’emblée le cœur du problème. Cela peut paraître évident aujourd’hui, mais cela n’a pas toujours été le cas. « A l’âge de huit ans, j’ai compris que ma vie n’avait pas la même valeur que celle d’une fille blanche », raconte-t-elle. Hélas, cette distinction est encore actuelle, comme en témoigne le Grand Prix décerné l’année dernière lors des Cannes Lions à P&G pour "The Talk", un spot en forme d'hommage à la campagne "My Black is Beautiful", lancée voici déjà 11 ans (!) par le groupe.

C’est ce constat, cet écart racial qui a poussé Hendricks à s’engager en faveur de la Déclaration universelle des droits de l’homme, un document qui devrait selon nous être inclus dans le programme d’enseignement de toute école primaire. « La tâche que nous avons à remplir commence toujours par la personne qui se trouve à côté de nous : c’est toujours un être humain, au même titre que nous. Mes parents m’ont appris à ne pas haïr. Je leur en suis très reconnaissante, car il est très difficile de désapprendre la haine. » 

Pendant la suite de son discours, la soprano a expliqué toute l’importance à ses yeux des efforts, aussi minimes soient-ils, pour arriver à un monde meilleur. Cela l’a amenée à lancer un appel à voter en conscience lors des prochaines élections européennes, qu’elle considère comme un moment charnière, y compris pour les droits des femmes. « Le vote est un droit, un devoir et un pouvoir. Si vous voulez du changement, posez-vous la question : If not me, who, if not now when, if you want change. »

Les annonceurs ont également compris l’importance du changement. Peu à peu, ils apportent leur pierre à l’édifice. Chez nous, l’UBA a récemment lancé une charte contre les stéréotypes dans la communication, et l’on trouve de plus en plus de créations qui s’emploient à tordre le cou aux clichés de genre. Comme le nouveau spot de la RAF, créé par Engine et gagnant du Channel 4 Diversity in Advertising Award, lancé vendredi dernier pour s’attaquer aux préjugés contre le sexe dit faible, encore bien trop souvent véhiculés par la publicité.

C’est un début, mais il reste un long chemin à parcourir. Par exemple, beaucoup d’eau devra encore couler sous les ponts avant que les Etats-Unis n’élisent leur première femme présidente. A cet égard, la presse et les médias ont aussi un rôle important à jouer, estime la diva : « Ils feraient mieux de se concentrer sur les programmes des candidats, au lieu de mettre l’accent sur leur likeability», affirme miss Hendricks. Voilà à n’en pas douter une noble ambition qui devrait aussi donner matière à réflexion à nos propres hommes (et femmes) politiques… 

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