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Olivier Mees (BME) : « Nous ne sommes pas là pour battre des records de fréquentation, mais pour mettre en place des événements attractifs »

Lundi 9 Juillet 2018

Olivier Mees (BME) : « Nous ne sommes pas là pour battre des records de fréquentation, mais pour mettre en place des événements attractifs »

Créée en mars 2012, Brussels Major Events a le jour afin de gérer le contenu et l’organisation des grands événements pour la Ville de Bruxelles au niveau communal. Aujourd'hui, cette asbl emploie une vingtaine de FTE, dont la plupart ont plus de 15 ans d'expérience dans l'organisation d'événements. Des Plaisirs d’Hiver à Bruxelles les Bains, en passant par le Brussels Summer Festival, le Nouvel An sur le plateau du Heysel ou le BXL TOUR, au fil des ans, le BME a largement démontré son utilité et son intérêt : contribuer au développement, à la mise en valeur et au rayonnement culturel de la capitale. Tant au niveau national qu’international, et en intégrant à toutes ses actions les dimensions urbaines, touristiques, sociales et économiques qui font l’ADN de Bruxelles. 

Loin d’entrer en concurrence avec les agences spécialisées, le BME se voit au contraire comme un partenaire de ces dernières et, plus largement, des annonceurs désireux d’investir l’experiential marketing sur l’espace public. « Un facilitateur de projet », comme l’explique Olivier Mees, Directeur du BME.
 
Notre secteur l’ignore peut-être encore, mais au-delà de ses missions d’organisation des grands événements pour la Ville de Bruxelles, le BME a également pour particularité de pouvoir conseiller les annonceurs et les agences qui souhaiteraient investir l’espace public au travers d’événements ou d’activations. Jusqu’où pouvez-vous aller en la matière ? 
 
Nous pouvons effectivement donner un premier avis ou encadrer tout ce qui touche aux activations en espace public. En clair, cela veut dire que nous pouvons conseiller les agences et les annonceurs en termes de faisabilité, de législation, etc. Nous pouvons également les aider à introduire une demande d'occupation de l'espace public. Voire évidemment, en fonction du type d'activation, intégrer ces actions dans nos propres événements.

En amont, nous sommes sans doute les mieux placés pour déceler d'éventuels conflits d'agenda et/ou d'implantation dans la mesure où nous savons quel type d'événement ou de manifestation se déroule à tel ou tel moment, à tel ou tel endroit sur le territoire de la Ville de Bruxelles. Je dirais que c'est peut-être déjà la première chose à étudier : parlant d'un espace public qui accueille quelque 900 manifestations revendicatives et plus de 3.000 événements par an, ce n'est pas rien.
 
Ces conseils sont gratuits ?
 
Ils le sont, en effet.
 
Autre volet "collatéral" à la gestion et à l'organisation des événements pour la Ville de Bruxelles, vous êtes également très impliqués dans la formation aux métiers liés à l’événementiel et, plus largement, au développement de l’économie culturelle. Pourquoi ?
 

Je pense qu'il faut davantage d'entreprenariat pour développer ce secteur de l'événementiel, public ou privé. Si on prend le modèle de la Ville de Montréal, que j'observe depuis 15 ans et que j'aime à citer comme exemple, on se rend compte que les industries créatives liées aux événements représentent 6% du PIB et génèrent plus de 90.000 emplois. Pour développer un tel pôle d'activité, il faut des formations ad hoc. C’est pourquoi, en collaboration avec l'ULB, nous avons soutenu et activement aidé l'IHECS à mettre en place un Master en Communication appliquée spécialisée en management d’événements.

L'objectif est de former des spécialistes du secteur, en collaboration étroite avec le monde professionnel. Ce Master est le premier du genre dans notre pays et il s'inspire de formations similaires proposées à Montréal. J'espère qu'avec ce bagage, les premiers diplômés qui sortiront dès l'an prochain, contribueront à inventer de nouveaux événements ou à réinventer les existants… Ce type de formation participe en tout cas de la volonté de la Ville de développer l'économie culturelle.
 
Bruxelles est-elle sous-exploitée en termes d'événements ?
 
Sous-exploitée, je ne sais pas. Il y a certainement de la place pour de nouveaux événements, surtout en Région bruxelloise. Cette dernière étant moins impactée par les problèmes de mobilité qui affectent la Ville, avec tout ce que cela génère en termes de gestion avant et pendant un événement comme les Plaisirs d'Hiver, par exemple, qui accueille 2,5 millions de visiteurs…

Cela dit, nous ne sommes pas là pour battre des records de fréquentation mais pour mettre en place des événements attractifs. A côté d'événements de masse comme les Plaisirs d'Hiver ou Bruxelles les Bains, et à l'instar de certains annonceurs, nous misons également sur le développement de micro-événements, de 500 à 1.000 personnes. En résumé, je dirais qu'il faut que les événements s'intègrent dans l'ADN de Bruxelles, sachant que son code génétique change constamment, l'espace public étant par nature en perpétuelle évolution. C'est d'ailleurs passionnant de suivre et d'essayer d'anticiper tous ces changements.
 
Parlant d'événement de masse, vous travaillez actuellement au Grand Départ 2019 du Tour de France 2019 qui aura lieu à Bruxelles…
 
Nous travaillons sur ce dossier depuis quatre mois. Le départ du Tour, c'est notamment 2.000 journalistes qui vont parler de la capitale pendant une semaine. C'est un plateau événementiel de niveau mondial, le troisième événement sportif au monde. Cela n'a pas de prix ! Nous avons créé la marque Grand Départ, que nous allons maintenant activer pour la faire connaître aux Bruxellois. La communication commence cet été, en marge de la deuxième édition du BXL TOUR.
 

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